« Selon une définition du XIXème, est prolétaire toute personne salariée qui ne possède pas le contrôle des moyens de production. »
Dit autrement, est prolétaire celui qui ne dispose que de sa seule force de travail pour subsister, et qui est là la définition originelle du marxisme authentique.
« Càd. tous les salariés. Qui dit mieux ? »
C’est rigoureusement faux.
Selon la définition bien comprise ci-avant, tout salarié qui possède une seule action, une seule sicav ou fcp, est de fait un capitaliste en puissance. Tout salarié qui possède une assurance-vie ou contrat-prévoyance, ou qui profite chaque année d’un intéressement sur les bénéfices de l’entreprise qu’il l’emploie, est un capitaliste en puissance. Pire, tout salarié qui possède un simple Livret A, est un capitaliste en puissance.
Puisque de fait tout ces objets capitalistiques sont rémunérateurs et conduisent donc les individus (fussent-ils salariés, et un haut cadre dirigeant d’une entreprise du CAC40 est d’abord et avant tout un salarié) qui les possèdent à disposer, en sus de leur forces de travail, d’un complément de revenu directement issus du Capital. Ils ne sont donc plus des prolétaires au sens strict, et à tout le moins au sens marxiste du terme.
Dans ces conditions d’évolutions des structures il est peut dire que les catégorisations marxistes, issues pour l’essentiel de la deuxième moitié du XiXè siècle, se sont considérablement complexifiées, pour ne pas dire ont totalement implosé. Ce qui impose de revisiter cette idéologie, et de redéfinir certains concepts.