Je ravitaille les supermarchés et leurs centrales
d’achats en produits frais et plus que tout autre personne, je suis bien
placé pour savoir ce que l’on gaspille en pétrole et en nourriture du
fait du dogme économique auquel nous sommes soumis. Je ne suis pas un
décroissant béat vantant le végétarisme, la fin du nucléaire, l’amour
entre les peuples et l’éveil spirituel. Tout simplement par ce que je
suis un homme rationnel, éduqué autant sur l’histoire, l’économie, la
géopolitique et les sciences.
Je sais quelles sont les limites sociétales et économiques qui
encadreront une politique de décroissance planifiée si nous pouvions
enfin la mettre en place. En effet, si nous voulons convaincre les
peuples de choisir la voie de la Décroissance, il est nécessaire de
commencer d’abord par nos concitoyens Français puisqu’ils comprennent
notre langue et que nous avons théoriquement accès à toutes les
institutions à même de promouvoir une telle politique. Par ailleurs,
dans une France totalement endoctrinée au consumérisme imbécile et au
mythe de la croissance éternelle depuis tant d’années, il y’a une
obligation de pouvoir rassurer la Nation sur les acquis concernant un
certain confort de vie, l’emploi et la perpétuation du progrès
scientifique et technologique.
Cela est possible par ce que le paradoxe d’une planification de la
décroissance, suppose plusieurs années de très forte croissance par le
biais d’une révolution industrielle et agronomique qui aura vocation à
nous rendre beaucoup plus indépendants du pétrole et garantir notre
Souveraineté Alimentaire. Du point de vue des technologies et des
ressources minières propres à la France, c’est environ 1/3 de nos
importations de pétrole que nous pourrions supprimer si nous installions
par exemple des usines de séquestration de carbone accouplées à toutes
les industries fortement émettrices de ce gaz. Cela afin de produire du
bio-carburant grâce à des algues. L’énergie nucléaire bien utilisée peut
permettre de synthétiser de l’hydrogène, un carburant aussi performant
que propre. Reste ensuite l’idée de reconstruire des paquebots pour
remplacer une industrie du transport aérien appelée à péricliter avec la
hausse des cours du pétrole, nous rappeler que le vent est une bonne
source d’énergie pour de petits navires de transport de marchandises,
que l’air comprimé est une excellente solution pour les petites
citadines que nous utilisons pour nos trajets quotidiens, et je vous
épargnerais toutes les solutions technologiques alternatives pour
limiter considérablement nos besoins en pétrole.
Car une planification de la décroissance n’est pas seulement la
réorganisation de l’économie comme par exemple le démantèlement des
hypermarchés, la réappropriation des terres pour les confier à des
millions d’exploitants agricoles et éleveurs répondant à d’autres normes
agronomiques que celles subventionnées par l’Union Européenne
actuellement.
La Décroissance commence inévitablement par une véritable révolution
technologique et aura vocation à créer des millions d’emplois. Viendra
bien sûr le temps où il faudra décroître dans le temps de travail,
préférer créer des artisans et commerçants plutôt que des salariés, et
bien sûr décroître jusque dans notre démographie, mais pour arriver à
cela, il faut d’abord réunir les conditions nécessaires à une telle
planification. J’ajoute en aparté ce que je pense de la Décroissance
démographique, car elle va à l’encontre d’un dogme si puissamment
imprégné dans les esprits d’une civilisation judéo-islamo-chrétienne,
qu’il est essentiel de proposer une solution acceptable par la
population.
D’abord en premier lieu, ce qui encourage la décroissance
démographique en Allemagne, c’est tout simplement le bien être social du
fait d’une économie qui fonctionne à peu près correctement. Comme la
planification à laquelle je pense (et qui fait l’objet de l’écriture
d’un livre), peut redémarrer une économie en panne en s’accompagnant
d’un grand nombre de réformes visant à lutter contre la pauvreté, ce
premier facteur peut être atteint en France. Mais n’oublions pas que
nous sommes un peuple latin et partiellement méditerranéen. Il est dans
notre culture populaire de considérer que l’essor social se caractérise
entre autre par une famille nombreuse. Il faut donc ajouter un levier
plus technique à la décroissance démographique pour réellement
l’instituer, et cela sans interdit ni autoritarisme arbitraire qui
serait contre-productif :
Il suffit de changer le mode d’attribution de l’allocation familiale.
Nous ne l’attribuerons plus à tout le monde comme aujourd’hui et pour
chaque enfant, mais uniquement aux foyers les moins aisés et par ménage.
Cette allocation sera très forte pour le premier enfant, réduite de
moitié au second enfant, et totalement supprimée au troisième enfant né.
C’est une façon d’inciter les Français à continuer de faire des enfants
et leur garantir de pouvoir les élever à l’abri du besoin, jusqu’à une
certaine limite. Bien sûr, on me rétorquera que seuls les ménages les
plus aisés pourront faire plus de deux enfants ce qui serait injuste.
Mais cela resterait d’une part à démontrer, et c’est de toute façon déja
le cas aujourd’hui puisque ces derniers cumulent leurs revenus propres
avec les allocations familiales qui leurs sont versées, ce qui ne serait
plus le cas dans la réforme que j’imagine.
Cet aparté sur la décroissance démographique étant fait, sachez que la décroissance ne
peut s’instituer que dans le respect de la Souveraineté Nationale et donc de la sortie des traités européens.
J’ajouterais pour dernière conclusion que retrouver notre bon vieux
FRANC (qui existe toujours techniquement), pourrait être l’occasion
d’adosser celui-ci à l’or ou l’argent, car les métaux précieux étant
limités en quantité sur Terre, sont par nature des étalons qui
contraignent la création monétaire et donc une croissance économique
dérégulée.