Extrait :
« Le mariage est l’institution fondatrice de la société civile. Le code civil
ne donne pas de définition de cette notion centrale, mais il en trace les
contours : ses conditions de formation, ses finalités et ses sanctions.
Nous retiendrons la description qu’en faisait Portalis au cours des
travaux préparatoires du code civil : le mariage « est la société de
l’homme et de la femme qui s’unissent pour perpétuer leur espèce, pour
s’aider par des secours mutuels à porter le poids de la vie et pour
partager leur commune destinée ». La doctrine s’est longtemps
affrontée, puis rassemblée, autour de la nature juridique du mariage.
Est-il un acte juridique formé de deux volontés ? Est-il un statut fixé à
l’avance auquel ne peuvent pas déroger les époux ? Le code civil le
qualifie expressément de contrat et en fixe un cadre général soustrait
à la seule volonté des individus. Aujourd’hui, le mariage est décrit à la
fois comme une institution et comme un contrat. Il est une institution au
regard du statut qu’il crée et qui s’impose aux futurs époux comme aux
tiers. Il est un contrat au regard de la relation de réciprocité qu’il crée
entre les époux. »