Courage Christine !
J’aime mon métier, j’aime les élèves, j’aime préparer des cours, j’y consacre en moyenne deux à trois heures pour une séance ,je travaille beaucoup à la maison le mercredi, le samedi matin, le dimanche matin, pendant une bonne moitié de mes vacances de Noël, de février, de Pâques et dès le 10 août environ, je m’y remets...
J’arrive chaque matin à 7 heures au collège pour tirer mes photocopies, pour préparer mes tableaux, mes rétroprojections , mes scénarios aussi pour les surprendre un peu, si possible !!!
Quand j’ai effectué 4, ou 5 ou 6 ou 7 heures de cours à me donner à fond, devant des élèves qui sentent bien mon rapport à ma discipline -l’Histoire/Géo- (capital ça !C’est 50% d’un capital de respect des élèves assuré)) bon :dans l’ensemble j’ai l’impression que tout s’est plutôt bien passé mais je suis vidé.
C’est comme autant d’heures de « scène » pour un chanteur ou un acteur de théâtre !
J’ai alors besoin de calme, de tranquillité pour corriger les copies, pour préparer ou réviser de nouveaux cours : j’ai besoin de quitter l’atmosphère hystérique du collège, les cris de ces ados, le stress des collègues, j’ai besoin d’être chez moi pour me repositionner afin d’être O.K le lendemain pour... EUX.
Il m’arrive alors aussi de téléphoner à des parents de chez moi pour leur demander de me donner un coup de main quand leur enfant m’a causé un souci : en général, ils apprécient car cela évite les longues prises de rendez-vous à établir sur le carnet de liaison, cela leur évite de venir au collège, cela permet de régler les problèmes « à chaud » et diminue les risques de malentendus.
Alors les 35 heures de présence de Ségolène au collège : ces heures je crois bien les effectuer dans le collège et en dehors du collège !
Et à tous ceux qui ici vomissent leur haine à l’égard des enseignants, je leur dis : mais si vous êtes jaloux : venez ! Venez au club !
Je vous cède mes chérubins pendant 1 mois : vous faites mon boulot pendant un mois ET APRES ON DISCUTE !
Je suis fatigué de voir tout le monde s’emparer de ce sujet en méconnaissance de cause.
Est-ce que moi j’irais dire au boulanger comment il doit préparer sa pâte ?
Est-ce que moi je vais quitter ma place de passager de l’Airbus pour aller expliquer au pilote le cap qu’il doit prendre ?
Le travail d’enseignant est un métier de pro : j’estime que je suis un pro et j’aime mon métier que j’ai effectué sous toutes les latitudes avec toutes sortes d’élèves.
Certes nous sommes tous passés par l’école, c’est pourquoi tout le monde se donne le droit d’en parler : mais nous n’y avons été qu’élève, ne l’oublions pas ou : parent d’élève .
Pas enseignant.
Certes nous avons tous eu, parfois, de mauvais enseignants et malheureusement, parfois aussi, une mauvaise exprérience de ces années : quand je rencontre les parents, intuitivement, en quelques secondes je sens quel a été leur vécu d’élève : et si je sens qu’il a été mauvais, je corrige, je ne cède en rien et je leur montre que je respecte leur môme et que je fais le maximum pour lui.
Courage Christine : on fait un beau métier, un des plus beaux qui soit.
Un de ceux encore où on reste en contact avec l’HUMAIN et quel Humain !!!
C’est un aîné qui te parle et qui a consacré sa vie à ça : l’enseignement.
Et qui partira à la retraite dans deux ans.
Et qui remercie toutes les petites têtes blondes et brunes, les gentils, les filous, les paresseux, les cossards, les rusés, les sympas : bref : tous ses élèves ! de lui avoir permis d’exercer cette envie de transmettre et la possibilité de rester VIVANT face à eux.
Sans jamais oublier qu’on n’enseigne pas seulement ce qu’on nous appris à être dans les IUFM ou ailleurs .
Mais qu’on transmet aussi ce que l’on EST EN PROFONDEUR.
Et que pour bien faire ce métier, il faut garder qq part, une âme d’enfant.
Courage Christine !