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Commentaire de Christian Labrune

sur Mariage pour tous : le droit de l'enfant usurpé


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Christian Labrune Christian Labrune 22 janvier 2013 21:38

« Nous pouvons nous voiler la face, mais la réalité c’est que de nombreux couples font des enfants sans ce soucier expressément du futur enfant lui même »

à l’auteur,

Ce que vous présentez comme une calamité correspond en fait à la seule attitude humaine qui soit acceptable du point de vue de l’éthique, et cela dépasse largement la simple question du mariage homosexuel.

Pendant des siècles, les couples ne pouvant pas s’empêcher de forniquer - ça fait partie des petits plaisirs de l’existence !-, il leur venait des enfants. Quelques uns - les plus sots - l’avaient peut-être voulu, pouvaient être jugés responsables de la chose dans toutes ses conséquences. Les autres étaient dans l’irresponsabilité bien excusable de la jeunesse : à l’âge où l’on se reproduisait, on se croyait immortel, on ne pensait pas que l’enfant qui vient de naître, dans peu d’années (un siècle, qu’est-ce que c’est !) se retrouverait sur un plumard à râler en attendant la mort. A cet âge-là, on ne se demande même pas si la vie (un beau fruit avec un ver près du noyau !) conviendra à celui ou celle à qui on vient de faire ce beau cadeau empoisonné. Arrivée à l’âge des rhumatismes, et à l’âge où, par la force des choses, on doit bien se rendre compte qu’il faudra mourir, Madame de Sévigné, qui aime tant la vie, confie à sa fille qu’elle aurait bien préféré « mourir entre les bras de sa nourrice ». 

Les fornicateurs imprévoyants pourraient à la rigueur, au tribunal de la philosophie, considérés comme des irresponsables et relaxés. Ceux qui forniquent « pour avoir » des enfants, et renoncent délibérément à des précautions contraceptives désormais très efficaces devraient pouvoir à bon droit être regardés par leurs descendants comme des criminels. Qu’on me donne la vie, je le veux bien, mais certainement pas la mort, qui se trouve pourtant encore emballée, et pour un certain temps, dans le même papier-cadeau.

Mise en face de ces considérations qui renvoient à une éthique minimale, votre argumentation paraît donc tout à fait spécieuse. La connerie existe déjà, en matière de procréation, chez les hétérosexuels. Vous êtes en train de nous dire que les homosexuels ont bien le droit d’accéder au même niveau de connerie. Curieuse conception du devenir humain et du progrès des lumières !

 


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