La société des hommes est, a toujours
été et sera jusqu’à sa fin, irrévocablement faite d’inégalités.
L’exception y domine la masse ; le pouvoir y domine le peuple, la
force la faiblesse, l’intelligence la sottise, le savoir l’ignorance
, la richesse la pauvreté etc. ; dans tous leurs aspects.
Contre cet état de fait, une révolution chasse l’autre, jusqu’à
celle d’après, et le nombre n’arrange rien.
Il existe des chiffres et un
mécanisme vieux comme le monde, qu’aucun des membres de nos élites
n’a le courage d’affronter (ne parlons pas de ce qui n’appartient pas
à l’élite ou à la pseudo élite ; le nez dans le guidon, il ne
fait que suivre en bêlant) et dont il faudrait pourtant avoir
clairement conscience avant de tenter sincèrement quoi que ce soit
d’utile pour secourir durablement les plus nécessiteux d’entre nous
:
À l’aube de notre ère, la
Terre était peuplée d’environ 250 millions d’êtres humains. Elle
en compte plus de 7 milliards aujourd’hui, dont 1,2 à 1,4 milliard
vivent dans un état de pauvreté profonde. L’homme et le progrès
dont il est porteur ont ainsi créé, en 20 siècles, 5 fois plus de
miséreux qu’il n’y avait d’individus de toutes conditions sur terre
au début de leur entreprise. Et la population augmente,
quotidiennement, de 220 à 250 000 âmes qui viennent dans leur
grande majorité surpeupler la base d’une société dans laquelle le
« descenseur social » prend le pas sur l’ascenseur du même
nom, comme pour démontrer que la pauvreté est plus facile à
partager que la richesse.