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Commentaire de louphi

sur Guerre au Mali : L'incroyable naïveté africaine et la diabolique ruse française


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louphi 24 janvier 2013 17:26

Tristan Valmour

« La France a sans aucun doute des intérêts personnels à intervenir au Mali, mais en quoi cela est-il condamnable, si la population malienne recouvre sa liberté et ne vit plus sous la coupe des terroristes narcotrafiquants, voleurs et violeurs, coupeurs de mains.

(...)

Je crois que l’intervention française fait beaucoup de bien à l’image de France en Afrique, cela répare un peu les méfaits opérés par Sarkozy.

(...)

J’ai toujours affirmé que l’Afrique est l’avenir, et que la France devrait davantage se tourner vers ce continent plutôt que perdre son temps avec l’Europe. (...) Parce qu’entre les Américains qui font tout venir de chez eux et vivent en vase clos, des Chinois qui construisent des bâtiments qui tombent en poussière au bout de 3 ans tout en n’employant pas de main d’œuvre africaine et exploitant sans vergogne les richesses locales, une colonie libanaise qui traite les Africains comme des sous-merdes, eh bien, l’attitude des Français d’aujourd’hui n’est en général pas si mal. On ne peut pas dire « pas de Français en Afrique », puisque ce serait aussi dire « pas d’Africain en France ». Les liens sont complexes, l’histoire certainement douloureuse, mais il y a aussi de bonnes choses, comme le fait que les Africains puissent aller étudier en France. Même si aujourd’hui il y a de bonnes écoles et des universités correctes au Sénégal ou au Cameroun, en attendant que la RCI se remette sur pied. »

Ce discours est l’actualisation de L’HYMNE A LA MARSEILLAISE, version Jules Ferry (1832-1893), carriériste politicien, l’un des grands khalifes de l’impérialisme français, dont quelques extraits de l’original sont reproduits ci-dessous.

« Est-ce que vous pouvez nier, est-ce que quelqu’un peut nier qu’il y a plus de justice, plus d’ordre matériel et moral, plus d’équité, plus de vertus sociales dans l’Afrique du Nord depuis que la France a fait sa conquête ? Quand nous sommes allés à Alger pour détruire la piraterie, et assurer la liberté du commerce dans la Méditerranée, est-ce que nous faisions oeuvre de forbans, de conquérants, de dévastateurs ? Est-il possible de nier que, dans l’Inde, et malgré les épisodes douloureux qui se rencontrent dans l’histoire de cette conquête, il y a aujourd’hui infiniment plus de justice, plus de lumière, d’ordre, de vertus publiques et privées depuis la conquête anglaise qu’auparavant ?

(…)

Est-ce qu’il est possible de nier que ce soit une bonne fortune pour ces malheureuses populations de l’Afrique équatoriale de tomber sous le protectorat de la nation française ou de la nation anglaise ? Est-ce que notre premier devoir, la première règle que la Frances’est imposée, que l’Angleterre a fait pénétrer dans le droit coutumier des nations européennes et que la conférence de Berlin vient de traduire le droit positif, en obligation sanctionnée par la signature de tous les gouvernements, n’est pas de combattre la traite des nègres, cet horrible trafic, et l’esclavage, cette infamie. (Vives marques d’approbation sur divers bancs.)

(…)

Messieurs, dans l’Europe telle qu’elle est faite, dans cette concurrence de tant de rivaux que nous voyons grandir autour de nous, les uns par les perfectionnements militaires ou maritimes, les autres par le développement prodigieux d’une population incessamment croissante ; dans une Europe, ou plutôt dans un univers ainsi fait, la politique de recueillement ou d’abstention, c’est tout simplement le grand chemin de la décadence !

Les nations, au temps où nous sommes, ne sont grandes que par l’activité qu’elles développent ; ce n’est pas « par le rayonnement des institutions »... (Interruptions à gauche el à droite) qu’elles sont grandes, à l’heure qu’il est.

Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, en se tenant à l’écart de toutes les combinaisons européennes, en regardant comme un piège, comme une aventure, toute expansion vers l’Afrique ou vers l’Orient, vivre de cette sorte, pour une grande nation, croyez-le bien, c’est abdiquer, et dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire, c’est descendre du premier rang au troisième ou au quatrième. (Nouvelles interruptions sur les mêmes bancs. - Très bien ! très bien ! au centre.) Je ne puis pas, messieurs, et personne, j’imagine, ne peut envisager une pareille destinée pour notre pays.

Il faut que notre pays se mette en mesure de faire ce que font tous les autres, et, puisque la politique d’expansion coloniale est le mobile général qui emporte à l’heure qu’il est toutes les puissances européennes, il faut qu’il en prenne son parti, autrement il arrivera... oh ! pas à nous qui ne verrons pas ces choses, mais à nos fils et à nos petits-fils  ! il arrivera ce qui est advenu à d’autres nations qui ont joué un très grand rôle il y a trois siècles, et qui se trouvent aujourd’hui, quelque puissantes, quelque grandes qu’elles aient été descendues au troisième ou au quatrième rang. (Interruptions.)

Aujourd’hui la question est très bien posée : le rejet des crédits qui vous sont soumis, c’est la politique d’abdication proclamée et décidée. (Non ! non !) Je sais bien que vous ne la voterez pas, cette politique, je sais très bien aussi que la France vous applaudira de ne pas l’avoir votée ; le corps électoral devant lequel vous allez rendre n’est pas plus que nous partisan de la politique de l’abdication ; allez bravement devant lui, dites-lui ce que vous avez fait, ne plaidez pas les circonstances atténuantes ! (Exclamations à droite et à l’extrême gauche. - Applaudissements à gauche et au centre.) ... dites que vous avez voulu une France grande en toutes choses...

Un membre. Pas par la conquête !

(…) ».


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