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Commentaire de olivier cabanel

sur La France ne sent pas bon


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olivier cabanel olivier cabanel 25 janvier 2013 13:59

@ tous

intéressant cet article des Robins...
La fameuse association de défense de l’environnement entretient des rapports financiers avec de grosses boîtes du secteur des déchets. Troublant...
 
Il est des petites-attentions qui révèlent les vrais amis. En décembre 2011, le patron de la société Séché Environnement, le troisième groupe de déchets - derrière Suez et Véolia – se fait étriller dans Le Monde : il cherche à avaler la Saur, une très grosse boîte dans la distribution d’eau, dont il détient déjà un bon tiers, et réclame carrément l’appui des pouvoirs publics pour se financer. Le quotidien, qui titre son papier « Séché et assoiffé », pointe les aberrations du projet. Ni une ni deux, les meilleurs soutiens de Séché lui adressent aussitôt un message d’amitié dénigrant « l’odieux » article. Un message signé ... Robin des Bois.
 
Comment ? L’association de défense de l’environnement vole au secours du groupe Séché ? Eh oui, elle a beau avoir été depuis 1985 de tous les combats écolos contre les pollueurs en tout genre, Robin des Bois et son fondateur, Jacky Bonnemains, s’entendent comme larrons en foire avec l’industriel, pourtant dénoncé par nombre d’amoureux de la nature. Le constat est rude, mais les liens sont nombreux entre l’association et de grosses boîtes du secteur des déchets.
 
Tout a commencé à la fin des années 1980, quand Didier Routa a installé le spécialiste des déchets dangereux Aprochim en Mayenne. « Ça ne se faisait pas de discuter avec les écolos, mais ils m’ont conseillé d’aller voir Jacky Bonnemains et son association, explique l’ancien PDG. Je leur ai donné le dossier de notre projet d’usine pour qu’ils l’analysent.  ». Après avoir été bénévole, la collaboration est ensuite rémunérée. « À chaque fois que nous avions un nouveau projet, nous le leur soumettions et versions des honoraires. Ça n’a pas été inutile. » L’ex-patron assure qu’au cours de sa présidence, jusqu’en 2004, il a dû verser 30 000 euros maximum à Robin des Bois.
 
FORFAIT MENSUEL
 
« On n’a jamais considéré qu’il y avait d’un côté les gentils et de l’autres les méchants. Notre démarche, c’est de dialoguer, afin d’améliorer la gestion des déchets, et de donner des conseils pratiques, assure Jacky Bonnemains à Charlie. Nous sommes fiers de notre travail. Quant à l’argent que nous touchons, il provient exclusivement de nos prestations ». L’association visite les sites et se voit commander des rapports, au risque de servir de caution à l’industriel. En 1991, son fondateur apparaît dans un film de promotion pour vanter Aprochim. Puis il entre à la commission locale d’information et de surveillance, la structure de concertation à propos du site mayennais. Mais personne ne connaît son lien particulier avec Aprochim.
 
Alors qu’Aprochim se retrouve aujourd’hui au coeur d’un scandale de pollution (on retrouve des traces importantes de PCB, plus connus sous le nom de pyralène, dans la viande produite localement), l’association intervient dans les médias et, comme par hasard, minimise : « La responsabilité d’Aprochim ne peut pas être niée mais les causes annexes ne sont pas à exclure », tel « le brûlage d’emballages de produits agricoles » et d’autres.
 
Tous les industriels, de Veolia à Suez, approchent désormais Robin des Bois. En 2002, Bonnemains entre au comité d’éthique de Séché, qui verse à l’association un forfait mensuel, « 3 500 euros par mois  » aujourd’hui, selon lui. « Cela ne nous empêche pas de dénoncer quand c’est nécessaire !  », dit-il.
L’association travaille avec le groupe ou mène des actions en parallèle avec lui après une pollution comme ce fut le cas en Hongrie, en 2010, avec la catastrophe des boues rouges, répandues sur 800 hectares après une fuite dans une usine d’aluminium. Il se trouve que Séché dispose sur place d’une filiale qui aurait bien aimé être chargée du traitement des boues... « Jamais de la vie, s’indigne le groupe. Nous n’avons jamais eu la moindre parcelle-de boue à traiter. Nous n’avions aucun intérêt à travailler avec Robin des Bois. » Soit.
 
Pour certains, Robin des Bois a vend son âme au diable. « Jacky Bonnemains intervient souvent en amont, découvre une pollution, mais ne l’annonce que lorsque l’industriel est prêt à intervenir, évidemment la concurrence doit être écartée » explique l’association Anjou Mayenne Environnement, selon qui les communiqués de Robin des Bois ne feraient que reprendre les arguments de Séché et vanteraient immodérément son action.
 
Sur son site, Robin des Bois affirme qu’elle a « besoin du soutien financier de ceux avec lesquels il est en affinité  ». Les industriels l’ont entendue !

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