« Vous croyez vraiment qu’une centaine de conquistador ont pu exterminer 25 millions d’Aztèques ? »
Ce qui achève de me convaincre que vous ne connaissez pas grand chose à l’histoire.
Je vais vous rafraîchir un peu ça. Colomb débarque en fait au Bahamas, et tombe sur les indiens Arawak. Ceux-ci sont pacifiques et accueillent très chaleureusement les Espagnols.
« Ils nous ont apporté des perroquets, des pelotes de coton, des lances et bien d’autres choses qu’ils échangeaient contre des perles de verre et des grelots. Ils échangeaient volontiers tout ce qu’ils possédaient. [...] Ils étaient bien charpentés, le corps solide et les traits agréables. [...] Avec seulement 50 hommes, nous pourrions les soumettre tous et leur faire faire tout ce que nous voulons »
Les Arawaks portent aux oreilles des petits bijou en or, et c’est en fait ce qu’est venu chercher Colomb. Il prends quelques indiens en otage en leur demandant de les amener jusqu’à la source de l’or. Ils arrivent en Haiti, ou on lui fait voir un masque en or, et quelques pépites dans un cours d’eau.
Immédiatement, Colomb décide de transformer l’un de ses bateau (la Santa Maria) en fortin, avec 39 membres de son expédition chargé de découvrir et d’entreposer l’or. Et avant même de repartir pour l’Espagne chercher du renfort, ils tue et fait prisonnier quelques indiens.
Puis il rentre en Espagne ou il fait un récit proprement délirant, expliquant qu’il est arrivé en inde (c’est d’ailleurs pour cela que on appelle encore aujourd’hui les populations qui y vivait « les Indiens »), et qu’il a trouvé des épices, de l’or à foison et des filons d’autres métaux. Il demande à leurs majestés une autre expédition bien plus importante, avec la promesse de leur rapporter « autant d’or qu’ils en auront besoin [...] et autant d’esclaves qu’ils en exigeront ».
et de conclure « C’est ainsi que le dieu éternel, notre seigneur, apporte la réussite à ceux qui suivent sa voie, malgré les obstacles apparents »
On ne saurait mieux dire !
La seconde expédition de Colomb réunit 17 bâtiments, et plus de 1200 hommes lourdement armés avec pour objectif parfaitement clair : ramener des esclaves et de l’or.
Il se livre alors à un ratissage en règle des îles dans la mer des Caraïbes. Comme il était devenu rapidement évident qu’il n’y avait pratiquement pas d’or, Colomb y faisait la chasse à l’esclave. Hors, comme plus de la moitié mourrait en chemin, ce n’était pas assez rentable.
N’ayant toujours pas abandonné l’idée de ramener de l’or, Colomb oblige alors toute la population de 14 ans et plus de la province de Haïtienne de Cicao à collecter un minimum trimestriel d’or, à échanger contre un jeton de cuivre à porter au cou. Si un indien était vu sans ce jeton de cuivre, on lui coupait d’abord les mains, puis il était saigné à blanc. Mission impossible, car il n’y avait vraiment pas d’or...
Les Indiens ont bien entendu essayé de se défendre et de résister, mais face à eux qui vivaient nus, ils avaient des Espagnols en armure et chevaux, équipés d’épées et de lances.
Et lorsque il devint totalement évident que l’île n’avait pas d’or, ce fut esclavage pour tout le monde dans les fameuses encomiendas, exploitations géantes ou les indiens mourraient par dizaines de milliers.
En seulement 2 années, la population d’Haiti (500.000 indiens) se réduisit de moitié. En 1515, il ne restait plus que 15000 indiens, 500 en 1550, et en 1650, un rapport affirme que tous les Arawaks et leur descendants avaient disparus d’Haiti.
La source principale de ce récit est le témoignage de Bartolomé de Las Casas, jeune prête qui participa un temps à la conquête de Cuba. Il posséda même une plantation ou l’on faisait travailler les esclaves, mais qui finit par l’abandonner pour se faire un des plus ardent critique de la cruauté des conquistadors.
Si vous voulez, je pourrais vous donner quelques récits de cet homme d’église propre à faire passer les plus excités des talibans pour des humanistes.
Mais j’ai été trop long, et votre vision préformatée de la religion catholique vous aura fait probablement abandonner ce récit qui est pourtant celui d’un génocide parfaitement réussi, « au nom de la sainte trinité ». Il y en aura beaucoup d’autre.
Alors les leçons de morale voyez vous, j’estime ni la religion, ni vous même et vos pathétiques notions historique n’êtes en mesure d’en donner.