Le CNR, c’était le Conseil National de
la Résistance, pendant et non pas après la guerre. C’est vrai :
les résistants n’étaient pas nombreux. Raison de plus pour
respecter ce qu’ils ont fait. Lorsque Mr Bidault a utilisé ce sigle
pour l’OAS, il avait au moins l’excuse d’avoir été un des
dirigeants du CNR historique.
Le sigle est un mauvais choix. Ce n’est
pas la démarche qui est mauvaise. Par contre, les forces qui la
mènent sont beaucoup trop epsilonnesques.
S’il y avait une solution miracle cela
se saurait. A défaut, on ne peut imaginer que des méthodes.
Voici, modestement, quelques
suggestions de méthode
-
Se méfier des discours
rébarbatifs et élitistes, genre bouquin de 500 pages. Il en faut
mais pas trop.
-
La cible du débat, ce ne doit
pas être toujours les mêmes 30 000 personnes. Ce ne sont pas non
plus les 80 millions de Français. C’est en priorité ceux qui
rejettent déjà le libéralisme mondialisé, qui s’indignent des
effets de l’U.E. en Grèce ou au Portugal, que la politique de
l’OTAN révolte, etc.
-
Ce qu’il faut montrer, c’est en
priorité pourquoi il est absolument illusoire de tabler sur une
transformation de l’U.E. En « une autre Europe »,
l’ « Europe sociale » ou l’ « Europe des
peuples ». Cela implique de rentrer un peu dans le juridique :
traités, constitution française, cour européenne de justice,
etc., mais surtout d’expliciter les rapports de force et les
mécanismes réels.
-
Il faut aussi populariser des
scénarios crédibles de sortie de l’Euro, ou plutôt de l’U.E. Je
dis « populariser », car je sais que le M’PEP a déjà
pas mal de choses et j’imagine que l’UPR aussi.
-
L’objectif serait de créer un
mouvement numériquement important, donc composé de personnes
disposées à faire quelques chose mais pas forcément à
être enrégimentées. Il faut donc des structures très souples et
le plus consensuelles possibles. Après tout, c’est comme cela qu’a
fonctionné la campagne de la gauche pour le non à la constitution
européenne de 2005.
Mais c’est vrai : tout ceci est
facile à dire et très difficile à faire. Et, si j’en crois mon
bref passage au M’PEP, ces quelques lignes directrices n’y iraient pas de
soi.