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Commentaire de Christian Labrune

sur Détruire le couple et la famille pour reconstruire l'amour


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Christian Labrune Christian Labrune 26 janvier 2013 23:04

@Ludovic,

Je prévoyais bien la difficulté que vous soulevez, lorsque j’écrivais cette critique. Disons que je suis un peu schopenhaurien et que je considère que l’instinct sexuel nous fait prendre, dans la jeunesse, des vessies pour des lanternes. Comme on ne peut pas sauter sur tout ce qui passe à proximité, à la manière des taureaux dans les prairies ou de ce pauvre DSK qui s’en trouve bien puni, on invente de belles histoires qui humanisent la chose, mais ça revient à peu près au même. Il résulte de cela quantité de mariages qui durent le temps d’un rut de deux ou trois ans, en même temps, souvent, que quelques pauvres bambins qui n’avaient jamais demandé à venir au monde pour y mourir piteusement quelques dizaines d’années plus tard.

Tout le malheur des hommes, disait Pascal, c’est de ne pas pouvoir demeurer seuls dans une chambre. Il leur faut du divertissement. Et de fait, dans les couples, après quelques années, s’il n’y a pas trop d’incompatibilités, même si la sexualité n’est plus tout à fait ce qu’elle était au début, ça peut quelquefois continuer parce que l’autre apporte un certain divertissement. Les scènes de ménage, dans le pire des cas, ça occupe encore, ça évite de penser trop à soi, à sa finitude. Ca fait passer le temps.

C’est cela qu’on appelle l’amour ; ce n’est en fait qu’un pis-aller, une illusion, et sur laquelle on ne peut rien construire. Au reste, dans le mariage chrétien ou civil, il ne me semble même pas qu’on ait jamais demandé aux époux de s’aimer. On leur demande de rester fidèles l’un à l’autre, de se soutenir dans l’adversité, toutes choses qui correspondent à des comportements objectivement observables. Du sentiment, qu’est-ce qu’on peut dire ? A mon avis, pas grand chose en dehors de la littérature et de la poésie. Le législateur n’a aucune prise sur ces sortes d’évanescences ; elles ne seront jamais son affaire.


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