>>> Dans les pays matures on discute de ces sujets calmement, respectueusement les uns des autres. <<<
Pour vous soutenir dans votre recherche louable d’un débat respectueux des un et des autres, je vous suggérerais d’éviter les erreurs suivantes :
>>> Que nous n’en voulions pas, c’est notre affaire, que nous l’interdisions aux autres me semble bien naïf. <<<
Carricature du discours de l’adversaire. Je n’ai pas cru lire de commentaire proposant de traverser la manche pour aller imposer de force des kolkhozes à nos amis Anglais. Mêmes les commentaires les plus virulents se contentent de dire qu’ils ne souhaitent pas continuer le gavage de la France au « marché libre ».
>>> Cela étant, je ne vois pas pourquoi les tenants de l’économie administrée sont aussi agressifs. <<<
Dénigrement a priori d’une opinion nuancée. « You’re either with us or against us » - G. W. Bush. On est soit un libéral pur jus, soit un tenant de l’économie administrée.
>>> Le manichéisme de certains commentaires fait froid dans le dos. <<<
Montrer le contre-exemple au lieu de montrer l’exemple. Vous expliquez que soit on souhaite une économie plus privée que celle qu’on a déjà, soit on fait partie des « tenants de l’économie administrée », puis accusez vos contradicteurs de manichéisme.
L’accusation de tendances administratives est d’autant plus indélicate qu’il s’agit précisément d’un problème du libéralisme actuel. Il propose de donner plus de pouvoir aux entreprises. Mais les entreprises importantes, de nos jours, ce sont les multinationales, pas les entreprises familiales qui ne sont en que les sous-traitants des premières. Ces entreprises sont engagées dans la course au gigantisme et les fusions-acquisitions. Et vous savez à quoi cela ressemble une énorme multinationale à laquelle vous souhaitez donner les clés de notre économie ? A une grosse administration à la Brejnev. Le status change, la présentation change, la machine inhumaine reste.
Si vous souhaitez réellement un débat serein et non manichéen, je vous recommande d’éviter de commencer par affirmer qu’on est soit un fanatique du marché soit un suppôt du gosplan. Et également d’affirmer que si on exprime des réserves par rapport au « marché libre » c’est que l’on ne perçoit pas les « réalités du monde » (On est un peu bête, quoi, on ne sait pas, et vous vous savez. Super pour engager un débat serein).