Certains rejettent le « devoir de mémoire » car il est sélectif. Mais ça n’a pas de sens. C’est forcément sélectif, sinon, c’est de l’histoire…
La Shoa ne peut être opposée à rien d’autre de façon binaire… à la crise du capitalisme ? au Traité de Versailles ? au vieil antismétisme européen ? à la « faute » du peuple « déïcide » des Chrétiens ?
Impossible. Un événement historique comme la Shoa est enserré dans un faisceau d’événements complexes et de processus historiques. En revanche, la Shoa comme événement mémoriel est l’archétype d’un événement monstrueux parmi les pires (industrialisation de l’extermination). Elle concerne toute l’humanité et pas seulement un peuple.
Elle n’est pas la seule, il y a d’autres génocides ou horreurs extrêmes à commémorer (Hiroschima, le trafic d’esclaves…). Mais noyer ces grandes atrocités exceptionnelles sous la revendication des mille et un crimes d’état, revient à noyer le poisson.
Si tout est horrible, alors tout est banal, rien n’est plus horrible qu’autre chose.
C’est une manoeuvre bcp plus efficace que le négationnisme antisémite, et le résultat est le même. Les 2 manipulations s’épaulent.