Bah...
On y lit, sur le mode dérision, des projections fantasmatiques qui abondent dans le sens : l’avenir est devant ; enclenchons la marche arrière !
Et des conneries aussi : entre autres (je cite) :
Ne fais pas la tête, reprit Bastielle. Non mais, rends-toi compte : tu
as les mêmes idées que ceux qui s’opposaient à la procréation
artificielle avant la loi Taubira. Heureusement, le monde a évolué
depuis.
Comme si la procréation artificielle n’existait pas avant la loi « Taubira » (?)
Alors, juste un petit rappel des faits :
À l’origine, les premières techniques de procréation médicalement
assistée (insémination artificielle) ont été développées pour permettre à
des couples infertiles d’avoir des enfants. Par la suite, ces
techniques ont été utilisées dans d’autres cas, y compris pour éviter la
transmission de maladies génétiques.
- Fin du XVIIIe siècle : la première insémination artificielle intra-conjugale a lieu en Écosse.
- Début du XIXe siècle : les premières inséminations artificielles intra-conjugales sont réalisées en France.
- Fin du XIXe siècle : la première insémination artificielle avec don de spermatozoïdes est réalisée aux États-Unis.
- 1968 : les banques de sperme congelé voient le jour aux États-Unis.
C’est dans ces mêmes années que les hormones susceptibles de stimuler
l’ovaire (les gonadotrophines) sont utilisées.
- 1969 : une première grossesse est obtenue après injection de gonadotrophines en Israël.
- 1972 : la technique de congélation du sperme arrive en France et,
avec elle apparaissent les Centres d’études et de conservation des œufs
et du sperme humain (CECOS). Ces centres organisent le don de
spermatozoïdes selon leurs règles éthiques d’anonymat et de gratuité.
Les premiers dons ont lieu au dernier trimestre 1972 à l’hôpital Necker
(ils sont rémunérés 50 NF) et sont limités à 5. Certains donneurs n’ont
pas la majorité de l’époque qui est de 21 ans.
- 1978 : Louise Brown voit le jour en Grande-Bretagne. Elle est le premier enfant né après une fécondation in vitro, une nouvelle technique élaborée pour pallier les lésions des trompes que la chirurgie ne peut réparer.
- 1982 : naissance d’Amandine, premier bébé français né après une fécondation in vitro.
Dans les années qui suivent, les progrès successifs permettent une
meilleure maîtrise des traitements hormonaux et une augmentation des
taux de succès.
- 1984 : le transfert d’embryon congelé réussit pour la première fois en Australie avec la naissance de Zoé.
- 1988 : face au développement des techniques d’assistance médicale à
la procréation et suite aux réflexions des professionnels concernés, les
pouvoirs publics créent des centres agréés ainsi que la Commission
nationale de médecine et de biologie de la reproduction.
- 1992 : l’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde est mise au point à Bruxelles et révolutionne la prise en charge de l’infertilité masculine.
- 1994 : naissance d’Audrey, le premier bébé français conçu grâce à une injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde.
Cette même année, les premières lois de bioéthiques sont votées en
France. Elles définissent l’assistance médicale à la procréation :
« pratiques cliniques et biologiques permettant la conception in vitro,
le transfert d’embryons et l’insémination artificielle ainsi que de
toute technique d’effet équivalent permettant la procréation en dehors
du processus naturel ». Elles réservent ces pratiques aux couples
homme/femme, vivants, en âge de procréer, mariés ou pouvant justifier de
deux ans de vie commune. Durant les années qui suivent, des traitements
inducteurs de l’ovulation plus simples à utiliser apparaissent. Le
nombre d’embryons transférés est diminué de façon à réduire les
grossesses multiples, des normes de qualité s’imposent aux cliniciens et
aux laboratoires. Les risques sont ainsi mieux évalués de même que les
facteurs pronostics.
- 2004 : bien que la loi de 1994 prévoie l’accueil d’embryons, ce
n’est qu’en 2004 que cette technique donne naissance à un enfant en
France. Cette même année, les lois de bioéthique sont révisées,
maintenant les principes fixés en 1994 et prévoyant la création de
l’Agence de la biomédecine. Cet organisme public placé sous la tutelle
du ministère de la Santé rassemble, pour la première fois sous une même
autorité, les activités d’assistance médicale à la procréation, de
diagnostics prénatal et génétique. Elle a également en charge le don et
la greffe d’organes, de tissus et de cellules, précédemment confiés
depuis 1994 à l’Établissement français des Greffes. Elle a pour mission
d’agréer les praticiens concernés, d’autoriser certaines activités,
d’évaluer ces pratiques et de contrôler le respect des dispositions
légales.
Et la« loi Taubira » n’y changera strictement rien, en ce qui concerne la procréation « artificielle ».
A propos, vous êtes au courant, en plus des dizaines de pays où ça existe déjà,
Mariage gay : les députés anglais ont voté pour
Ça date d’hier !