• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Claudec

sur Sortir de la surpopulation pour sortir de toutes les menaces, c'est un scoop !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Claude Courty Claudec 7 février 2013 08:44

La surprise que semblent éprouver certains, à la découverte de ce qu’est devenu en quelques siècles la pyramide sociale, est aussi consternante que sont sommaires les conclusions qu’ils en tirent et les solutions qu’ils avancent pour y remédier.

Et il en sera de même tant que manquera aux déclarations les mieux intentionnées l’intégration du fait démographique, que Marx lui-même a ignoré, jusqu’à ce que de nos jours la dimension désormais planétaire de la pauvreté, donne un sérieux coup de vieux à la lutte des classes et à l’affrontement gauche/droite.

En occident comme ailleurs, dans les pays développés comme dans les autres, la société des hommes est, a toujours été et sera jusqu’à sa fin, irrévocablement faite d’inégalités. L’exception y domine la masse ; le pouvoir y domine le peuple, la force la faiblesse, l’intelligence la sottise, le savoir l’ignorance , la richesse la pauvreté etc. ; dans tous leurs aspects. Et plus les richesses augmentent – qu’elles soient d’ordre matériel ou immatériel – Plus s’accroît l’écart entre un sommet qui n’a pas d’autres limites que la cupidité humaine et les capacités de la planète et, à l’opposé, une base peuplée de la pauvreté absolue, dernier état de la condition humaine. Il existe des chiffres et un mécanisme vieux comme le monde, dont il faudrait pourtant avoir clairement conscience avant de tenter sincèrement quoi que ce soit d’utile pour secourir durablement les plus nécessiteux d’entre nous. Or l’élite n’a le courage, non seulement d’affronter mais simplement d’évoquer ce mécanisme infernal. A fortiori la pseudo élite se nourrissant de la pensée unique et ceux qui la suivent en prisonniers idéologiques  : À l’aube de notre ère, la Terre était peuplée d’environ 250 millions d’êtres humains. Elle en compte plus de 7 milliards aujourd’hui, dont 1,2 à 1,4 milliard vivent dans un état de pauvreté profonde. L’homme et le progrès dont il est porteur ont ainsi créé, en 20 siècles, 5 fois plus de miséreux qu’il n’y avait d’individus de toutes conditions sur terre au début de leur entreprise. Et la population augmente, quotidiennement, de 220 à 250 000 âmes qui viennent dans leur grande majorité surpeupler la base d’une société dans laquelle le « descenseur social » prend le pas sur l’ascenseur du même nom démontrant, s’il en était besoin, que la pauvreté est plus facile à partager que la richesse.

Outre le véritable escamotage du fait démographique par la plupart des « docteurs » penchés sur le cas des pauvres, la pyramide sociale, pour aussi schématique qu’elle soit, met en évidence le fait que les pauvres des uns sont les riches des autres, dans une relativité universelle dont non seulement les uns et les autres se moquent, mais qu’ils contribuent à masquer avec un égoïsme comparable à celui des riches du sommet qu’ils ne font qu’imiter et jalouser dans leur impuissance. Tous ceux qui confondent richesse avec confort et bonheur avec richesse, démontrent ainsi que le sort d’un milliard et demi de pauvres réels et profonds leur importe peu, comparé aux enjeux de leur propre lutte, se limitant à arracher à leurs riches ce qu’ils leur envient, avec une rapacité au moins égale à la leur. Mais le plus grave est qu’en dépit de leurs principes, ils méprisent ainsi ceux dont ils sont eux-mêmes le riches et se prétendent les défenseurs. Ils négligent, dans un égoïsme médian qui vaut n’importe quel autre, que tout ce qu’ils parviennent à obtenir pour améliorer leur propre confort est autant de moins pour plus pauvres qu’eux et, in fine, pour ces pauvres authentiques auxquels ils contribuent à arracher littéralement le pain de la bouche.


Aucune résignation dans ce qui précède, mais bien au contraire un appel à regarder la pauvreté pour ce qu’elle est réellement, à une échelle planétaire qui concerne dorénavant chacun d’entre nous, du plus humble au plus riche. L’histoire nous enseigne qu’une révolution chasse l’autre ... jusqu’à celle d’après, aucune n’ayant jamais changé durablement quoi que ce soit à un ordre établi dont il serait temps de prendre conscience et de tenir compte avec l’intelligence dont l’homme est censé être doté.

En tout cas, voilà qui n’a rien d’un scoop M. Tarrier ! Il suffit de se rendre sur : http://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.com pour s’en rendre compte, visite à laquelle je vous invite régulièrement depuis déjà quelques temps.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès