Mon cher Chalot,
Il faudrait voir les considérants de l’espèce et considérer les choses du point de vue de l’obligation où la justice se trouve, de ne reconnaître aucune valeur juridique à un acte spirituel.
Je connais des gens qui maudissent à tour de bras leurs prochain, rien que dans l’espoir d’être poursuivi et condamné en justice : le jour où la république annulera une malédiction ou condamnera son auteur, c’est qu’elle en reconnaîtra la valeur, validant ainsi les thèses spiritualistes... La seule conduite que peut tenir une république laïque c’est de dire que ces conneries ne la concerne pas.
En ce sens, j’ai l’impression que la position du procureur est plus subtile que vous le dites, et vous pourriez vous offusquer bien plus sûrement d’une proposition contraire. En pure laïcité, voire en athéisme militant, le pire moyen de contrer le bâptème serait d’obliger celui qui l’a fait à le défaire : ce serait reconnaître en droit qu’il y a quelque chose à défaire. Pour la religion, ce qui a été fait ne peut être défait, et même l’apostasie ou la radiation des listes de bâptème n’annulent pas les effets spirituels du sacrement. En droit, laïque et rationaliste, rien n’est à défaire puisque rien n’a été fait. Rien qui n’ait d’effet juridique. Et toute décision contraire pourrait laisser croire que la République assimile la valeur spirituelle du baptème à une valeur juridique. C’est impossible non pas parce que la république est athée, mais parce qu’elle ne reconnaît aucune religion.
En tenant une position ferme contre la reconnaissance du baptème comme fait susceptible de produire des effets juridiques, je trouve que votre procureur tient la seule position acceptable en application de la laïcité la plus stricte. Et en donnant tort au requérant, il ne donne pas raison au cureton.
Dit autrement, je comprendrais que d’avoir été baptisé puisse révulser le sataniste (ceci dit, j’ai peu d’info à ce sujet... s’il y a des satanistes parmi vous...). Qu’il en demande l’annulation aurait du sens (encore que, de ce que j’ai compris de cette foi, il disposerait d’autres voies de recours), à cause de la valeur qu’il lui reconnaît et de l’importance spirituelle de ce baptême dans son système de croyances.
Mais pour qui ne croit ni en l’âme ni en dieu, il n’y a rien à annuler parce qu’il ne s’est rien passé et le baptème n’a produit d’effet que dans l’esprit des membres de la communauté qui y croit.
S’il faut une décision de justice pour dissiper une illusion, on n’a pas fini d’encombrer les tribunaux. Où alors c’est que c’est plus que des illusions, ce qu’aucun juge épris de laïcité ne se risquerait à laisser supposer.
Aux catholiques qui me croient chrétien parce que je suis baptisé que voulez-vous que je dise ? Ils se trompent. Et si encore ils ne se trompaient que là dessus... Alors un peu plus un peu moins...
Toujours est-il que le libre-penseur qui a intenté ce recours a peut-être adopté une solution moins raisonnable et moins rationnelle que le procureur.
Bien à vous, L’Ankoù
13/02 00:09 - Magnon
@Mowgli N’oubliez pas de planter des aiguilles dans la poupée.... :-)) :-)) (...)
11/02 10:08 - Mowgli
Pour rameuter le pays comme ça parce qu’un gugusse vous a jadis balancé trois gouttes (...)
11/02 09:08 - Pierre Régnier
11/02 08:58 - CHALOT
La position de la Libre pensée est claire, aujourd’hui sur cette question... Sur la (...)
11/02 08:41 - Pierre Régnier
J’aurais tendance ici, Chalot, à m’indigner avec vous, mais outre que, comme à (...)
10/02 22:13 - Magnon
@Chalot Un registre, c’est la mémoire d’un acte ! Fait devant témoins par les (...)
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