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Commentaire de Jean-Philippe

sur Interdire la fessée !


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Jean-Philippe 8 février 2013 13:31

Bonjour,

Je regrette que ce sujet soit davantage traité au niveau idéologique qu’au niveau fonctionnel.
Partir du principe qu’il faudrait interdire les châtiments corporels sans se demander s’ils sont utiles, c’est encore et toujours faire des dégâts au nom des bons sentiments.

Sauf erreur de ma part, le sujet traité n’est pas celui de la maltraitance, mais la remise en cause de l’usage de la fessée dans le processus éducatif.
Il va de soi que la maltraitance, sous toutes ses formes, je la réprouve.
Mais avoir des idées simplistes en matière éducative, je réprouve également, et j’observe que nombre de commentateurs ne s’y sont pas trompés.
Le problème éducatif débattu est en fait celui de la contrainte dans l’éducation. Faut-il envisager une éducation sans contrainte ? de mon point de vue, une telle éducation préparerait bien peu l’enfant à sa vie en société ! La liberté des uns devant cesser là où commence celle des autres.
Peut-on cependant contraindre un enfant sans fessée ? Jusqu’à ses un an, je suis d’accord.
Après, lorsque sa fuite désobéissante le met en danger, je n’hésiterai pas à évoquer un défaut dans le processus éducatif. Pour sa propre sécurité, il convient qu’un enfant soit obéissant, au minimum lorsqu’on est amené à élever la voix pour y parvenir.
Peut-on se faire raisonnablement obéir par un enfant sans passer par la fessée ? Pour certains enfants, peu rebelles, certainement. Pour d’autres, dont le mien, je suis certain que non, et que la fessée est un moindre mal. Il s’agit en l’espèce de provoquer une douleur, que l’enfant devra impérativement associer à sa conduite désobéissante, ce n’est rien moins que le conditionnement mis en évidence par Pavlov qui est invoqué ici en outil éducatif.
Les fesses semblent un endroit adapté chez l’enfant, plutôt qu’un autre, pour provoquer un échauffement douloureux mémorable, et comme ce processus basique ne doit normalement être utilisé que chez l’enfant de moins de sept ans, âge à partir duquel des moyens d’un niveau cognitif supérieur doivent avantageusement se substituer à la fessée, l’aspect pudique, qui doit être pris en compte, doit rester marginal.

Et donc, j’affirme qu’au moins chez mon enfant, qui éprouve un important besoin de transgresser, et donc d’être encadré, je ne connais pas de substitut éducatif fonctionnel en capacité à se substituer à la fessée en vue de m’en faire obéir.
Et j’affirme encore que ce moyen, au moins chez mon enfant, a été très efficace, et a donc pu être modérément utilisé, et principalement vers 3 ans, âge important en matière éducative. (il s’agissait bien sûr pour moi d’un dernier recours).

Et rien ne me laisse penser (je suis formé en psychologie, notamment cognitive, et connaisseur du comportement humain) que mon enfant ait hérité de séquelles quelconques de ses échauffements bien mérités du postérieur !

Je crois que les parents qui renoncent à se faire obéir par leurs enfants en vertu de philosophies idéalistes ne rendent pas service à ceux-ci.


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