Mouche du coche, dans votre dernière remarque il y a évidemment du vrai, beaucoup de vrai, mais ce n’est pas une raison. Il faut condamner ces bombes qui font souffrir ET condamner aussi ces pratiques qui font souffrir. Le colonialisme reste ancré dans la tête de bien des gens, c’est un fait, c’est une certitude, mais il faut refuser la souffrance d’où qu’elle vienne, refuser de l’infliger (bombes) et refuser de l’accepter si elle apparait dans certaines pratiques dans d’autres pays, sans se poser la question de savoir si on va avoir l’air colonialiste. Je suis contre le colonialisme, il n’y a aucune raison de coloniser qui que ce soit, et je déplore qu’il existe encore à l’état latent dans les mentalités, que cela parasite dans bien des situations notre façon d’appréhender le monde et nos rapports avec d’autres nations, mais, et c’est là que je ne vous suis plus hommelibre, se poser la question du colonialisme culturel quand on est témoin d’une terrible souffrance, c’est déplacé, et ça a même un côté un peu condescendant et... colonialiste. En gros, l’occidental, encore et toujours, se pose la question de savoir s’il doit ou non intervenir pour critiquer une pratique (voire y mettre fin) qu’il considère de toute façon, et tout bas, comme dégradante, appartenant à une culture dont on se dit que de toute façon ces pratiques y sont courantes... mais chuuut... il ne faut surtout pas le dire tout haut, on pourrait avoir l’air colonialiste.
Personnellement c’est pas du tout comme ça que je vois les choses. Je vois des être humains qui souffrent, en plus des très jeunes ados à qui on inflige des souffrance, que l’on torture dans leur chair, et ça me révolte, un point c’est tout. Moi aussi je suis un être humain, alors pourquoi je n’aurais pas le droit de dire à un autre être humain que je ne supporte pas l’idée qu’il torture le corps de sa gamine pour lui écraser sa poitrine ?
Pourquoi faut-il absolument qu’on se croit obligés de se poser la question de savoir s’il est de bon ton ou non de faire une remarque, que si on le fait on risque de passer pour des donneurs de leçon, faire du « colonialisme culturel » alors que si ça se passait chez nous, ça ferait la une des journaux et les personnes concernées iraient droit au tribunal pour maltraitance envers enfant ?
Accepter que cela se passe uniquement parce que cela se passe en Afrique, n’est ce pas une forme de condescendance ? C’est cette question là que je me pose, et non celle du « colonialisme culturel » qui est sans doute vrai dans certains cas, mais que je me refuse d’appliquer dès lors qu’il y a souffrance et malheur.
On vit tous sur la même planète, et nous sommes tous des êtres humains, que je sache.