• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Guy BELLOY

sur Un homme s'immole à Nantes : TOUS coupables…


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Guy BELLOY Guy BELLOY 14 février 2013 16:18

@ ARMINIUS :" Tous coupables exactement...d’avoir laissé s’installer un système asservi au commerce et à la finance, d’avoir gardé une forme de gouvernance obsolète ou le président est plus assimilable à un roi qu’à un exécutant responsable devant une assemblée active responsable et compétente et représentative de l’intérêt général du peuple  » 

 

« Exact. Mais cette assemblée nationale est en majorité à la botte du pouvoir depuis que, en 2000, Jospin a fait réduire le mandat présidentiel de 7 à 5 ans, faisant ainsi coïncider élections présidentielle et législatives afin que les cohabitations antérieures ne puissent plus avoir lieu : 

Rappel : L’exemple le plus connu de cohabitation est celui qui s’est présenté à trois reprises en France sous la Ve République. Dans ce système politique où le Président de la République a habituellement un rôle actif, compte tenu du caractère dualiste du régime parlementaire, il y a cohabitation lorsque les deux têtes de l’exécutif, président et gouvernement appartiennent respectivement à des groupes politiques opposés. Lorsque le Président a le soutien de la majorité parlementaire il joue un rôle primordial mais si celle-ci lui fait défaut alors son rôle est nettement plus effacé. Cette configuration est apparue trois fois depuis l’entrée en vigueur de la constitution de 1958 (1986-1988, 1993-1995 et 1997-2002). Source Wikipédia 

Les députés étant désormais élus juste après la présidentielle, le peuple élit logiquement une assemblée nationale à même appartenance politique. Rares sont les députés qui ne suivent pas la ligne politique du Parti car ils s’exposent à se voir exclus dudit parti et donc à être battus aux élections suivantes : c’est leur carrière politique qui est menacée.

C’est ainsi que désormais depuis 2000, nous avons une majorité de députés godillots, quelque soit la couleur du parti au pouvoir.

C’est également ainsi que le principe de la Séparation des Pouvoirs inscrit pourtant dans la Constitution, se trouve détourné. 

Car il ne faut pas oublier que c’est l’Assemblée Nationale qui détient le véritable pouvoir ; n’oublions pas le périodes de cohabitation où c’était alors le Président qui avait très peu de pouvoirs, l’assemblée nationale étant forcément de la même couleur politique que le gouvernement (premier ministre et ministres). Souvenons-nous de cette période où F.Mitterand présidait un conseil des ministres de façon toute symbolique, isolé qu’il était parmi un gouvernement de droite.

 De par la Constitution, l’Assemblée Nationale fait non seulement les lois mais aussi contrôle le gouvernement par des questions permettant aux députés d’interroger directement les ministres, soit oralement (questions au gouvernement, questions orales sans débat, soit par écrit : 13 à 15 000 questions sont publiées chaque année au Journal officiel.

L’Assemblée Nationale peut également renverser le gouvernement par une motion de censure.

 « Lorsque l’Assemblée Nationale adopte une motion de censure ou lorsqu’elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du Gouvernement, le Premier Ministre doit remettre au Président de la République la démission du Gouvernement. » — Article 50 de la Constitution. La motion de censure doit être présentée par au moins 1/10 des députés (soit 58, sur un nombre total de 577 actuellement) et n’est adoptée qu’à la majorité absolue » Source Wikipédia 

Ajoutons également ce point très important : Le député est généralement membre d’un parti. A ce titre, il anime le débat politique dans sa circonscription avec tous les habitants. Il est l’acteur principal du débat démocratique quotidien sur le plan local. 

http://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/travail_depute.asp

Le débat politique public qui doit donc se tenir tout au long des 5 ans de mandat du député n’a pratiquement jamais lieu.

tout le monde sait parfaitement, que le député, une fois élu, de quelque bord qu’il soit, ne tient plus de grandes réunions où l’électeur puisse l’interpeller sur ses interventions au Palais Bourbon et lui rappeler le cas échéant le rôle de l’Assemblée Nationale dans le contrôle du Pouvoir exécutif.

Et c’est bien là que le bât blesse !

Organiser des réunions publiques tous les ...5 ans lorsqu’on est candidat ne suffit pas !

Tant que le citoyen ne le rappellera pas à ses devoirs, tant qu’il continuera, ignorant ses propres responsabilités et pouvoirs, de râler au café du commerce ou, mieux, je le concède, de se perdre en discussions (stériles car n’aboutissant sur aucune action) sur certains forums, pourquoi voulez-vous que ce parlementaire aille se mettre en position difficile devant une foule d’anciens électeurs qui pourraient lui rafraîchir la mémoire ?  

 Il est du devoir du député, représentant du peuple qui l’a élu, de rendre compte dans sa circonscription et d’accepter le débat contradictoire en réunions publiques et ce, tout au long de son mandat ! 

 Il est du devoir du citoyen de le lui rappeler :

1) En lui envoyant un courrier

2) En cas (probable) de non-réponse, en allant l’interpeller à sa permanence.

L’événement finira fatalement par être rapporté dans la presse locale ou régionale, ce qui est le but : faire entendre la voix du citoyen.  

Et que résonnent constamment à leurs oreilles ces paroles de Danièle Mitterrand :

 En France on élit et les élus font des lois qu’ils n’ont jamais proposées et dont nous n’avons jamais voulu. Est-ce la démocratie quand après avoir voté nous n’ayons pas la possibilité d’avoir de l’influence sur les élus ? 

Oui, nous sommes tous coupables, par notre négligence et notre passivité, du sort du pays…


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès