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Commentaire de Christian Labrune

sur Vatican. A complot, complot et demi ?


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Christian Labrune Christian Labrune 18 février 2013 23:25

Je ne suis jamais allé à Disneyland mais je peux sans difficulté concevoir ce qu’on y rencontre : le monde imaginaire de Walt Disney en chair et en os. Ceux qui passent quelques heures dans ces décors et au milieu de ces figures ne croient évidemment pas plus à leur existence métaphysique qu’à celle du Père Noël ; mais en faisant semblant d’y croire, ils y croient suffisamment, du moins tout le temps qu’ils y sont, pour ne pas s’ennuyer.

Le catholicisme aura été, depuis Théodose, une formidable entreprise de spectacle sur le même principe que Disneyland, mais en beaucoup plus inventif et génial. Avec Vatican II, il a commencé à lésiner sur les nécessités de la mise en scène et sur les moyens. Mal lui en a pris : substituer au latin du rite de Pie V des cantiques niaiseux accompagnés à la guitare, c’était se foutre du monde et refuser d’en donner, à un troupeau avide de spectacle, pour l’argent du denier du culte.

Il suffirait que l’Eglise cessât de se piquer d’intériorité à la manière de ces grands mystiques d’autrefois qui n’intéressent plus personne, pour devenir enfin une simple entreprise de pompe religieuse et de divertissement. Rétablir l’Inquisition (pour rire, bien entendu, en employant des acteurs !) avec des supplices et des bûchers, comme autrefois, ce serait vraiment extraordinaire. Lourdes, avec ses miracles et toute sa mise en scène géniale, à la fin du XIXe siècle, ça marchait terriblement. Il suffirait de peu de chose pour que tout le monde, et même un athée endurci comme moi s’intéresse au catholicisme : qu’il soit très clair qu’il s’agit d’un spectacle, que personne ne soit dupe, et surtout pas les organisateurs.

Chacun sait très bien qu’au delà d’un certain niveau de culture, dans la hiérarchie ecclésiale, on ne croit pas plus à l’existence de Dieu que le montreur de marionnettes ne croit à l’existence et à l’autonomie réelle du paquet de chiffons qu’il agite. Passe encore que le bas clergé breton croie à l’existence de Dieu, mais pas l’évêque, tout de même ! L’hostilité de l’homme cultivé à la religion catholique vient de la mauvaise foi de ses acteurs qui ne veulent pas reconnaître le caractère essentiellement théâtral de leur fonction. Ils sont comme tel acteur qu’on irait voir dans sa loge et qui, venant de mourir sur la scène, voudrait encore faire croire qu’il est effectivement Jules César. Qu’un pape (le prochain par exemple) vienne et dise : pour vous, nous allons enfoncer l’industrie hollywoodienne et vous montrer qu’on peut faire bien mieux, ce serait le succès assuré, et pour très longtemps. Je ne vois pas de meilleur avenir pour le catholicisme. Un seul spectacle, toujours le même et toujours changeant, du berceau à la tombe. Quoi de plus enviable et de plus délicieux ! 


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