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Commentaire de nobody

sur Ce Nonce qui renonce


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nobody 21 février 2013 18:59

@Pierre

Je crois comprendre que vous êtes animé par le souci de prévenir un conflit de civilisation et que vous pensez que les religions en seraient la cause.

Si l’on observe l’histoire des deux derniers siècles, on ne trouve pas de guerres déclenchées au nom des religions du Livre, alors que dans le même temps se sont déroulés les pires conflits de l’histoire humaine.

Les deux principales raisons qui conduisent à des conflits sont :

la VOLONTE DE PUISSANCE (domination)

l’ARGENT (prédation)

Le processus de validation d’une agression guerrière auprès de la population est immuable :

1) désignation de l’ennemi

2) diabolisation

3) fabrication du prétexte à intervention 

C’est ainsi que l’on en arrive désormais à des « devoirs d’ingérence humanitaires », alors que les droits de l’homme sont aux antipodes de la guerre. Vous voyez ainsi que l’on peut déclencher une guerre au nom de textes pacifiques.

Et c’est précisément en raison du schéma précité qui vous en venez à penser à la religion (l’Islam) comme d’un problème, car on nous a vendu que Islam = terrorisme = devoir d’ingérence (Afghanistan, Irak).

Si l’on observe les sociétés musulmanes sur de longues durées, on les découvre plutôt pas moins paisibles ou pacifiques (des gens, qui comme tout le monde veulent fonder une famille et élever leurs enfants en paix) que leurs voisins, la violence n’est donc pas consubstantielle de l’Islam.

Nous voyons actuellement dans nos médias un nombre croissant de reportages concernant des djihadistes (armés, entrainés et manipulés par les services secrets de plusieurs pays dont le notre). A la source du problème ne se situe pas le Coran, mais le désespoir d’une jeunesse désœuvrée, il n’y a en effet pas de kamikaze milliardaire.

La stratégie du chaos développée par les USA à des fins de prédation des ressources dans les pays musulmans pourrait effectivement nous conduire par accident à un conflit de civilisation, mais pour des raisons qui n’auraient absolument rien à voir avec les Ecritures du Coran ou de la Bible.

 

 

Le Dieu violent de la Bible

La Bible démarre aux origines et suit l’évolution du peuple juif sur des millénaires, le récit constitue un processus de transmutation progressive de la violence. Retirer des passages violents viderait par conséquent le texte de son sens.

Par exemple la conquête de Canaan se situerait vers -1500 ans avant J/C soit à 3500 ans de distance avec nous. Nous avons pu constater l’évolution des mentalités depuis 40 ans et nous imaginons bien que sur 3500 ans l’écart est immense.

Dieu doit s’adresser aux hommes de cette époque selon leur langage et s’adapter à leur conception du monde (descendre à leur niveau pour pouvoir ensuite leur permettre de s’élever).

Extraits choisis d’une réflexion du Port St Nicolas sur le sujet : Cette « pédagogie divine » se vérifie dans la manière dont Dieu cherche à dégager les hommes de leur violence et, du coup, à modifier l’image qu’ils se font de Lui.

C’est ainsi que, dès le livre de la Genèse, après l’échec de la solution radicale du déluge, Dieu prend une série de mesures pour limiter les effets d’une violence devenue inévitable (Gn 6,11,13).
« Tout d’abord il modifie le régime alimentaire des humains et leur donne les animaux à manger. Il fait ainsi une concession à la violence (Gn 9,1-3). Mais l’espace ainsi ouvert à la violence est aussitôt limité par deux instructions visant à l’endiguer, à l’empêcher de proliférer. C’est d’abord l’interdit du sang qui rappelle le principe immuable du respect de la vie (Gn 9,4). Ensuite, la loi du talion (« qui verse le sang de l’humain, par l’humain son sang sera versé ») pose le principe de proportionnalité entre faute et châtiment, limitant ainsi l’étendue de la vengeance. Mais cette loi avertit aussi le violent que sa violence pourrait bien lui revenir et le détruire à son tour (Gn 9,6a). De plus, entre ces deux paroles visant à réguler l’usage de la violence pour laisser ses chances à la vie, Dieu lui-même se déclare garant des droits des victimes de la violence (Gn 9,5). Enfin, il rappelle que ces concessions qu’il a faites ne suppriment pas la vocation de l’humain créé à l’image de Dieu et destiné à la vie (Gn 9,6b-7). » 

Les nombreux appels à la vengeance divine contenus dans les psaumes sont une étape ultérieure : on parle d’autant plus de vengeance, qu’on s’interdit d’y avoir recours soi-même : à Dieu seul appartient la vengeance ! (cf. Dt 32,35)

Au retour d’exil, la Loi de sainteté atteint le désir de vengeance à sa racine : « Tu n’auras pas dans ton coeur de haine pour ton frère... Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lév 19,17ss).
Il restera à Jésus à montrer qui est mon prochain (cf. Luc 10,29-37) : pas seulement un compatriote ou un coreligionnaire !

 « Quand donc nous croyons savoir qui est Dieu, écrit André WENIN, le Dieu violent de la Bible vient à notre secours - l’expression est de Paul Beauchamp, je crois. Ce Dieu violent nous tend la main. Il nous interroge, nous invitant ainsi à sortir de l’idolâtrie qui consiste à faire Dieu à notre image. Stimulés de la sorte, nous découvrirons, avec plus d’acuité peut-être, que, si Dieu est amour et cet amour est douceur, il ne l’est pas au prix d’une démission face au mal et aux forces de mort. Car il ne cesse de les combattre. » 

http://www.portstnicolas.net/le-phare/etudes-generales/article/le-dieu-violent-de-la-bible-reactualise-et-complete


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