D’accord avec vous ZenZoe.
Est-ce qu’on parle de « les Américans »ou de la politique des Etats-Unis ? Le sentiment anti-américain ne date pas, comme on pourrait le croire, de l’intervention au Vietnam et de la guerre froide. Il faut remonter bien avant, au sortir de la Révolution française pour s’apercevoir que l’Amérique est prise pour cible par certains penseurs français, Joseph de Maistre, par exemple, parce qu’elle incarne un monde sans fondement, sans histoire, qui croit béatement en l’optimisme humaniste des Lumières. Tout au long du XIXe siècle, les critiques à l’égard des États-Unis se multiplient tout en changeant d’optique. Pour Stendhal c’est un pays « sans musique », pour Baudelaire c’est un pays « bête ». Même Tocqueville, si enthousiaste pour cette nouvelle nation, se méfie car il constate « qu’on n’y a pas de liberté d’esprit ». Par la suite, à gauche comme à droite, les critiques vont continuer de se développer. La droite réactionnaire et la gauche marxiste auront au moins ce même ennemi en commun. Maurras comme Sartre, Céline comme Breton vont dénoncer le gigantisme américain, le veau d’or du dieu dollar, l’absence de discours critique et une déshumanisation liée au progrès technique. Ceux qui connaissent les Américans aujourd’hui ont une autre opinion.