Bonjour Owen,
«
Vous ne manquez pas d’air Wesson, à vous en prendre à Sakozy sur la perte de « notre ancrage » en Afrique. »
Et vous, vous n’avez pas compris mon propos, que j’ai probablement dû mal exprimer.
Tout d’abord l’intervention en Lybie, dont je crois pouvoir vous rappeler qu’elle fut très largement en dehors des clou de ce qui fut voté, tant à l’ONU que à l’assemblée nationale, ce n’était que pour faire payer l’humiliation reçue par Sarkozy lors de la visite du colonel à Paris, et aussi pour effacer toutes les traces des frics-fracs financiers de Guéant, Takkiedine et consort pour le financement des campagnes dudit Sarkozy.
Déjà à ce moment là Takkiedine s’était fait gauler avec 1.5 millions d’euros en liquide à sa descente d’avion en provenance de Lybie, et en compagnie de Laurent Valdiguié, rédacteur en chef du JDD. L’affaire était déjà chez le juge Trevidic, et il devenait urgent de faire taire du monde.
Bref, la guerre de Lybie, c’est la petite chose à Sarko, clairement.
Ensuite, sur la situation au Mali, c’est une conséquence de la Lybie. Des tas et des tas d’armes que nous avons vendus à Kadaf se sont retrouvé partout en Afrique, là où ça fourmille de ce qui ne sont rien d’autre que des bandes de malfrats mais qui trouvent avec la religion un paravent bien confortable qui leur permet de justifier n’importe quelle rapine. Ajoutant à cela la situation des Touaregs qui n’est toujours pas réglé, et qui sont eux légitimes à l’avoir assez mauvaise.
On savait déjà depuis un moment que la situation au Mali était explosive, et pourtant nous n’avons rien fait lorsque le temps de la diplomatie était encore possible. Alors c’est vrai que si nous n’y étions pas allé, le gouvernement serait tombé et aurait probablement été remplacé par un régime islamiste (on s’en fout), mais qui risquait de vouloir renégocier les contrats miniers (et ça on s’en fout nettement moins).
Et tout indique actuellement que la situation de l’ensemble de l’Afrique va en se dégradant. Désolé de vous l’apprendre, même si Sarkozy n’en est pas le seul responsable, il en est le principal.
Car ce que j’ai surtout voulu dire, c’est que à jouer sur le racisme, sur cette foutaise du danger de l’islamisation en Europe qui relève du mythe total, à vouloir sans cesse jouer sur ces peurs là au lieu de parler des vrai problèmes de politique intérieure, nous en sommes venus à nous faire détester dans toute l’Afrique, à cause de ce racisme d’état. Il ne faut pas prendre les Africains du nord pour des cons. La télé Française est très regardé là bas, et que croyez-vous qu’ils pensent de nous lorsque on en fait des tonnes sur la burka, la bidoche halal et les mosquées en France ? C’est ce message là qui est passé : « Africains du Nord, on vous aimes pas, restez chez vous pour y crever, et on va même vous y aider un petit peu ».
C’est ça que j’ai voulu dire. Les guerres ne sont pas des points de départ, mais la conclusion de cette dégradation de nos relations africaines. Les socialos - que je n’apprécient guère par ailleurs - ne peuvent en l’espèce que gérer une situation délétère laissée par Sarko, avec aucune bonne solution.