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Commentaire de Philippe VERGNES

sur Comment reconnaître un pervers narcissique « manipula-tueur »* ?


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Philippe VERGNES 26 février 2013 14:43

Il est de ces commentaires qui valent leur pesant de « cacahouètes », surtout lorsque ceux qui les émettent affichent des prétentions que contredisent leurs interventions.

Mais nous ne sommes plus à une antinomie près sur certains sujets débattus ici.

Et heureusement oserai-je dire !

Se pointe un intervenant qui n’ayant nullement participé à l’intégralité des échanges sur ce thème, précédé par deux autres articles (faut-il le souligner ne serait-ce que pour recontextualiser les débats), se croit autoriser à poser un diagnostic de « pervers narcissique » à mon encontre en moins d’un quart d’heure que nécessite en tout et pour tout la lecture de ce fil de discussion. (« Vous avez démasqué le pervers narcissique que l’auteur décrit : lui-même » écrit-il s’adressant à easy. Diantre Lou Rebel, vous consultez encore que je prenne rendez-vous ???)

Ce faisant, Lou-Rebel, en véritable « spécialiste » de la psyché humaine, psychanalyste affichant "35 ans d’expérience en pratique des thérapies conjugales et familiales, ayant effectué un virage à 360° après des rencontres avec Jacques Lacan, Paul Watzlawick, et l’école de Palo Alto", vient nous faire part de sa « science » en posant un formidable paradoxe en guise de commentaire avisé, censé « éclairer » ce topic.

Là, j’avoue : BRAVO ! FÉLICITATION !

J’aurais voulu l’inventer que je n’y serais pas parvenu tout seul.

« Point 8 des arguments binaires du tableau clinique donné par l’auteur. Plus quelques autres que je ne perds pas mon temps à lister. Le pervers est souvent celui qui cherche à le définir ». (Je précise toutefois au passage que la « lecture binaire » de ce tableau n’est que le fruit de vos propres représentations et donc de vos projections : vous omettez – curieuse abstraction pour un professionnel – les précautions d’usages que j’ai pris soin de formuler plusieurs fois dans cet article à l’encontre de l’utilisation de cette grille de lecture. À dessein ou involontairement ???)

Effectivement, si comme vous le dîtes : « le pervers est souvent celui qui cherche à le définir », nous pourrions alors vous rétorquer, à l’image du niveau auquel se situe votre diagnostic : « c’est celui qui dit qui est ! ». Heureusement encore que vous ne perdiez pas votre temps à lister, ce qui aggraverait ostensiblement votre cas selon vos propres critères.

Plus sérieusement, Jean-Charles BOUCHOUX, psychanalyste et auteur du livre intitulé « Les pervers narcissiques : Qui sont-ils ? Comment fonctionnent-ils ? Comment leur échapper ? » pose très pertinemment la question de savoir s’il n’est pas pervers de traiter quelqu’un de pervers.

« La chose est aisée de s’intéresser aux perversions, autre chose est de se pencher sur le cas du pervers. Les premières sont des « choses », le second est un être humain ».

Me voilà rassuré : je suis encore humain. Avec votre « sentence » en forme de couperet, je n’en étais plus certain.

Autrement, vous en avez encore des comme celles-là ???

Car je dois vous concéder que vous m’avez stupéfié (je ne devrais cependant plus l’être face aux injonctions paradoxales, mais cette forme de communication me surprendra toujours chez certains, surtout chez ceux qui s’en croient « experts »).

Rares seront ceux qui malheureusement comprendront, mais j’avoue avoir bien aimé votre formule paradoxale. De la part de quelqu’un qui prétend distinguer la carte du territoire, j’aurais pu m’attendre à plus de cohérence dans votre intervention. J’ai pourtant apprécié votre article qui parle « de la croyance à la connaissance : la vraie fausse vérité » a sa juste valeur (duquel vous vous éloignez en venant poser votre petit « pâté » ici, faut-il souligner au passage, la cohérence ne semble pas être votre fort).

Je trouve simplement dommage que vous puissiez vous fourvoyer ainsi aussi facilement sur un problème aussi grave que celui exposé ici. Quand bien même le sujet n’ai pas été traité selon vos exigences, il aurait nécessité d’autres remarques que celles portant sur des attaques ad hominen qui, je le concède, et après trois longues discussions portant sur le même sujet où les seules objections émises comportent tant de paradoxes qu’elles en deviennent lassantes, m’ont quelque peu « ennuyé ».

Que voulez-vous, je ne suis pas là pour « soigner » certains intervenants de leur « paradoxoses » dont ils n’ont pas conscience (et la votre non plus !).

Je m’attendais (probablement un zeste de naïveté) à plus de qualité dans la réfutation. Je me rends compte que pour nombreux contradicteurs (pas toujours ceux que l’on a tendance à prendre pour les plus « stupides »), il est impossible de montrer son désaccord avec autrui sans chercher à « égratigner » son opposant, en employant des techniques de dénigrement, de disqualification ou de mystification et en « saupoudrant » le tout de quelques injonctions paradoxales qui échappent à la conscience de leurs émetteurs. Tout cela, faut-il le préciser encore (ixième paradoxe), en venant chercher dans les débats qui s’organisent sur Agoravox, le respect qu’ils sont incapables de rendre à ceux qui ne partagent pas les mêmes opinions qu’eux. Ça serait presque risible si les conséquences de cette intolérance à échelle sociale, qui n’a rien à envier aux régimes autocratiques, n’étaient pas aussi dramatiques.

Assurément, notre société est bel et bien dans une m…. dont nous ne sommes pas près de sortir.


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