Fred94 écrit
Le rapport dominant-dominé est un des paradigmes dont nous devons nous « libérer » pour développer une société coopérative car, comme vous le savez, c’est en changeant sa manière de voir que l’on fait avancer les choses. Si elle vous « échappe », c’est qu’à mon avis, vous choisissez de lutter pour défendre des droits de salariés et autres. Nous n’avons pas tous à agir de la même manière tant que nous agissons dans le même sens.
Il est évident que des acionnaires ne vont pas demander leur avis à des ouvriers sur leurs choix économiques. Ma simplicité désinvolte n’a que pour but de faire réfléchir au précepte évoqué qui peut se résumer par : Soyez le changement ! Ce n’est pas parce qu’une chose existe que l’on en a besoin !
Notre société est ainsi car des millions de gens l’ont choisit, préférant le confort de l’immobilisme et le maintien de leurs privilèges à travers les partis politiques hsitoriques plutot que le chaos qu’apporte les réformes sociales, politiques et économiques.
J’ai cotoyé la misère de ce monde à travers le métier d’animateur pour personnes sans abris, ce qui à aiguisé mon sens du partage de la responsabilité individuelle et collective. Mon discours, tiré de mon expérience, sert à sortir la tête de l’eau afin de faire face à ces responsabilités. Autrement dit, on peut soutenir et encourager kelk’un mais on ne peut pas le faire à sa place. Pour être cru : il faut apprendre à se sortir les doigts du cul ! (j’essaye de m’y appliquer)
Les castes n’est qu’un mot que j’ai utilisé pour signifier que le changement de société va engendrer une manière de vie que nous ne connaissons pas à ce jour. Le mot rentabilité que vous utilisez est inaproprie car je parlais d’évolution mais symptomatique du champ léxical anti capitaliste.
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Ma réponse :
Oui, je « choisis de lutter pour défendre des droits de salariés et autres », c’est justement pour cela que je choisis la coopération pour la lutte contre ceux qui dominent le champ politique et social et privilégient le libéral-capitalisme, autrement dit l’antinomie de la coopération. Croyez bien au demeurant, mais cela a l’air de vous échapper, que la défense des droits des salariés n’est aucunement contradictoire avec la lutte pour que le droit à une vie digne concerne les sans abris. Il faudrait seulement arrêter de reproduire, plus ou moins consciemment, que les privilèges sont du côté des salariés par exemple, au vu de ce qu’est la condition du sans abri. Il y a une vraie impasse des humanitaires, du moins certains d’entre eux, Brauman n’est pas dans ce cas, à 1/ travailler à infléchir le système d’exclusion (il a donné tout son jus, bien chiche, de solidarité ; les temps de crise sont à l’exclusion hyperbolique et structurelle) et 2/ à relayer des idées aussi simplistes que « nous sommes tous responsables de l’exclusion de par les privilèges que nous protégeons jalousement » ! Par les temps qui courent qui voient nombre de « privilégiés » salariés chuter aussi facilement et brutalement dans la misère (preuve que le privilège ne devait pas être bien grand), ce discours aggrave les divisions du camp des opprimés pour le grand bonheur des maîtres du monde qui peuvent jouir en paix de leur mégaprivilèges.
Sur « soyez le changement », cela reste du slogan sans effet si ce n’est pas appuyé sur une analyse sans concession de ce qui crée de l’exclusion, de l’oppression, de l’exploitation : une telle analyse commencerait par comprendre tous les verrous que le système pose pour qu’il ne soit pas aussi évident de mobiliser sa volonté pour être le changement ! Vous êtes vraiment dans l’idéalisme volontariste alors qu’il faudrait, à mon avis, que la volonté effectivement de changer, s’articule à une approche beaucoup plus en prise sur le réel de ce que sont les mécanismes régissant la société et de leur incidence dans la tête des gens. Voyez-vous, j’imagine un instant l’effet que je produirais auprès des salariés de Sanofi qui se démènent pour défendre leur emploi en leur lâchant un « soyez le changement » !
En somme votre façon de voir le « choix » des gens et de leurs privilèges me semble symptomatique d’un courant ...politique, qui ne s’avoue pas qu’il en est un car il reste plus ou moins informel mais qui dessine des réponses qui vont bien au système : il culpabilise le salarié au nom de ce que vit le sans abri, lui reproche ses « choix » et ses « privilèges ». Avec de tel discours, le système ronronne d’aise... Du coup cet antipartidisme qui dit vouloir du chaos créateur de changement me semble plutôt bien conformiste et propre à laisser se développer le chaos capitaliste, pas très créateur, lui, sauf de la misère...
Les mots de caste et de rentabilité, c’est vous qui les avez employés. Je persiste à penser qu’ils plombent votre démarche... Ils ne devraient rien avoir à faire dans un discours sur la coopération. Mais comme ce discours est, excusez le terme, assez bancal...
28/02 22:37 - Fred94
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26/02 23:19 - antoine (Montpellier)
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Fred94 écrit Vous dites que la coopération ne fonctionne pas car vous êtres dans un (...)
25/02 19:07 - Fred94
25/02 02:56 - antoine (Montpellier)
Fred94 écrit Votre reflexion m’interpelle quant à la non action au sein (...)
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