je
rends donc hommage à l’ancien résistant, mais pas à celui qui, avec le
mérite d’avoir su mettre des mots sur une situation économique et
sociale révoltante, n’a donné aucune clef pour l’avenir : après le
diagnostic, il faudrait le traitement.
Mais c’est notre bon ami Rakoto qui va nous le dévoiler, le « traitement » qu’il faut : à coup sûr ! 
Oser reprocher à un homme de 95 ans, avec la vie qu’il a eu, et fécondant jusqu’au bout la juste révolte, de « n’avoir aucune clef pour l’avenir » ; et y joindre Edgar Morin, c’est fort ; très fort !
Rakoto est de ceux qui, tel le vice-président du Medef, ne rêve que de liquider les derniers acquis du Conseil de la Résistance, au nom du sacro-saint marché, et au bénéfice des mafias financières : dont les « clefs pour l’avenir » qu’ils fournissent sont, elles, particulièrement réjouissantes ; pas vrai, Rakoto ?
Ce que le bon Rakoto reproche à Hessel, c’est d’avoir fait subsister l’esprit de résistance et de révolte, qui empêche le « marché » (le veau d’or l’ait en sa très sainte garde) de pouvoir laminer de son bulldozer toute forme de pensée, au profit du fric-roi. La soumission ; voilà ce dont rêvent tous les Rakoto du monde ; soumission résignée et conditionnée par les medias, complices des mafias. Surtout pas de pensée, d’analyse de la situation (ce que faisait Hessel, et aussi Morin) : se soumettre à la dictature du tout-puissant marché.
Alors, pour son hommage, le Rakoto est un peu gêné aux entournures : un reste d’éthique et de conscience’, il n’y voit pas une « clef pour l’avenir » ! Il la voit plus dans le cours de la Bourse.
Il y en a qui meurent, et c’est une perte pour tous les hommes de conscience, et il y en a qui continuent à vivre, et dont on aimerait bien être débarrassés, pour ne pas subir leur nuisances ; comme disait l’autre, la vie est injuste.