très bel article , la comparaison entre le monde du travail et le monde militaire est raison. Le Capitalisme n’est en effet que l’extension de l’économie militaire à l’ensemble de la société.
Par contre, inutile d’aller à l’autre bout du monde pour accéder aux bordels. Chaque grande ville française à un quartier dédié à l’activité (Saint Denis à Paris, Perrache à Lyon, Baillard à Toulouse, etc. ). Les cadres sup et autres employés débordés par le travail qui n’ont plus le temps d’avoir une vie affective, de séduire et de faire l’amour y vont vite fait consommer de la chaire féminine à bon prix. A cela s’ajoutent les résidences universitaires qui deviennent de vrais bordel de luxe, tenus par l’Etat, où des JailBaits de 18 ans à peine se vendent à 400€ la nuit.
Vous avez tout à fait raison, le rôle de la prostituée est donc centrale dans l’économie capitaliste. Les soldats ne peuvent pas faire la guerre convenablement sans ’maraudage’ (on se demande comment ça se passe en ce moment au Mali à ce niveau là d’ailleurs ... ). De même, le prolétaire aliéné doit pouvoir trouver satisfaction sexuelle/affective le plus facilement et le plus rapidement que possible hors du temps de travail. La majorité se contente d’un accès à la pornographie, mais la prostitution reste très largement utilisée (50% des hommes déclarent avoir déjà été voir une prostituée).
Quoi qu’il en soit, la prostitution sera certainement le dernier combat. Le plus vieux métier du monde sera certainement la dernière forme d’exploitation à être supprimée. En effet, pour éliminer la prostitution, il ne faut ni plus ni moins éliminer TOUTE la misère, et surtout mettre fin à l’aliénation. Je comprends tout à fait qu’une étudiante préfère gagner 1.000 euros par mois en faisant 2 passes d’une heure plutôt que devoir détruire son corps et sa psyché en subissant l’humiliation du Mac Donald 140h par mois. Ne nous trompons pas : accepter de consacrer 80% de son temps conscient éveillé à travailler pour enrichir un bourgeois, dans le cadre d’une vie très courte et très amère, est la pire de toutes les humiliations, la plus commune. En acceptant de travailler comme un prolétaire, vous acceptez pire humiliation que ces filles qui vendent leur corps.
Tant que nous accepterons que les Capitalistes nous fassent travailler comme des chiens pour des salaires de misères, il y aura des filles du prolétariat qui préféront vendre leur corps plutôt que d’accepter de se soumettre comme nous et de se faire voler l’intégralité de leur temps éveillé. Dans le fond, elles sont plus fortes que nous, plus libre. C’est parce que nous sommes de pleutres incapables de faire la Révolution qu’elles fuient notre vie misérable en vendant leurs plaisirs.