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Commentaire de joshuadu34

sur Sarkozy en rêvait, les socialistes le font


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joshuadu34 joshuadu34 10 mars 2013 09:01

Ne pas cautionner le système, ne pas voter en gros, ne signifie pas ne pas faire de choix, ni même cautionner quoi que ce soit, l’histoire le montre ! Ainsi, en 36, en Espagne, la FAI et le CNT ont démontré qu’un système peut être combattu sur son propre terrain, sans entrer dans l’arène politico-spectaculaire choisie par ceux qui souhaitent garder la main mise sur le pouvoir.

Ils ont choisit le combat symbolique, préférant se concentrer sur le terrain en organisant, aux côtés des espagnols, des coopératives agricoles dans de très nombreux villages qui, sans la trahison du PCE et les divisions voulues pour les plomber, auraient pu faire tâche d’huile ! Et ça marchait parfaitement !

C’est la volonté des appareils officiels, et du PCE, qui ont détruit cette expérience, et pas l’idéologie anarchiste portée, puisque cette idéologie fonctionnait parfaitement ! Ces villages autogérés ont démontré que l’anarchie pouvait être une solution (est ce la meilleure, est ce la seule ? Sûrement pas, mais c’était alors la seule à s’exprimer clairement sur l’égalité entre tous qu’elle portait sans appareil d’état au sens déformé que portaient les autres structures). Cette idéologie fonctionnait, les villages autogérés en coopérative tournaient et ont porté de grandes avancées sociales, mettant chacun, qu’il puisse, veuille, travailler ou pas, sur un pied d’égalité. De plus, la démocratie que portaient ces villages autogérés était bien plus réelle que cette pseudo démocratie qu’on nous serine à propos des élections puisque ces villages fonctionnaient grâce à des conseils désignés par l’ensemble des habitants et révocables à tout moment, s’ils s’éloignaient de la volonté qui les avait mis en place... Quoi de plus démocratique ?

Je ne prétend pas que l’anarchie soit LA solution, mais je pense, et cette pensée là n’engage que moi, qu’elle est une solution, du moins la vraie anarchie, celle politisée et surtout consciente et instruite, pas l’anarchie de pacotille des porteurs de t-shirts du « Che » ! Elle n’est pas, en tous cas, le bordel qu’on voudrait nous faire croire qu’elle est ! L’Espagne l’a démontré !

D’où, aussi, les mouvements de 68 sont-ils partis, en France ? Pas du PC, pas de la CGT, même pas des mouvements d’extrême gauche du type maoistes, mais bel et bien du mouvement anar, notamment de la révolte des étudiants de Strasbourg qui s’appuyaient sur les écrits des Debord et Vaneigem... La perversion du mouvement de 68 ne peut être portée au crédit de l’anarchisme ou du situationnisme puisque ceux ci furent, en fait, victimes de ce qu’ils portaient, tout en le condamnant : la nécessité de s’unir ! C’est aussi, comme en Espagne, cette nécessité d’union qui a détruit (enfin, ici, affaibli) le mouvement de 68, puisque la volonté de récupération des partis dits classiques, volonté qui s’accompagnait, dans les deux cas, d’actions affaiblissant le mouvement (refus d’unir les mouvements étudiants/ouvriers en 68 par le PCF, refus de fournir les munitions et les armes, et même pire, utilisation de l’armée « régulière » contre leurs propres alliés en Espagne), ont aussi affaiblit les mouvements et permis le maintien, finalement, du système que tous, pourtant condamnaient !

Mais c’est aussi une responsabilité militante, puisque les partis « classiques » ont affaiblit le mouvement, ont pu le faire, du fait du silence de leur base face à ces actions ! L’acceptation de la base, qui, pourtant, devrait non pas cautionner les idées qui descendent de leur tête, mais bien au contraire, devraient remonter de la base, est un danger pour tout mouvement ! Et cette acceptation n’est possible que par un manque de culture politique, le choix de vote ne démontre aucun engagement, aucune culture !

À l’heure actuelle, des possibilité existent de luttes partant de la base, abandonnant les volontés electoralistes des dirigeants, mais elles ne sont possibles que si nous unissons les contestations dans leur ensemble ! Qui a entendu parler de ces coopératives ouvrières se mettant en place dans l’Ohio, aux states, sous la volonté unie des mouvements s’étiquetant eux même « Occupy », et préférant une lutte de terrain unitaire plutôt que de laisser la voix aux leaders ? Qui a entendu parler de l’action d’US Steel ? (lire à ce sujet, le bouquin de Chomsky « Occupy ». Chomsky n’est pas exempt de toute critique, surtout dans ce livre, mais il porte un message clair : c’est par l’union de la base que nous sortirons de la merde dans laquelle nous sommes, pas en attendant le bon vouloir des leaders qui n’ont plus comme but que la récupération du pouvoir et leur intérêt propre).

En France aussi, de tels mouvements sont possibles ! Pourquoi attendre, pour les Goodyear, pour les Renault, pour les PSA et tous les autres touchés par des plans sociaux iniques ? La seule contrainte que nous pouvons imposer au système, et à sa courroie de transmission que sont devenus TOUS les partis, sans aucune exception, c’est la récupération de l’outil de travail ! Et c’est aussi, même si cette perspective peut faire peur, le seul vrai moyen de pression que nous pouvons avoir ! Et cet engagement là, ne passant pas par les urnes et par un hypothétique sauveur, a démontré son efficacité ! N’est ce pas ainsi que des avancées sociales ont eu lieu, y compris au USA (le New Deal) dans les années 30 ?

La vraie contestation, le vrai engagement, n’est pas celui des urnes ! C’est celui de la rue, du lieu de travail, du refus aussi du discours général expliquant que ça va mal alors que les richesses produites n’ont JAMAIS été aussi grandes (voir le nombre de milliardaires qu’il existe aujourd’hui, et la progression immonde de leurs revenus...) ! Si nous leurs disons, non pas par un vote, mais par des actions, que nous n’acceptons plus ce monde là, ils n’auront pas d’autre choix, au minimum, et sans même parler de remettre en question le système, que d’ouvrir grand leurs oreilles et d’accepter des compromis !

Ce n’est pas une question d’élection, ce n’est même pas une question d’étiquette politique, c’est une question d’engagement et aussi de culture politique !


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