Ce qu’a fait l’Islande n’est pas exactement applicable aux pays de l’UE (c’est son Président qui le dit), du moins sous forme de copié-collé. Restent les principes :
1) Consultation populaire : un Président islandais, quasiment sans pouvoirs, exhume un texte oublié qui lui permet d’appeler à un référendum qui peut annuler les décisions d’un parlement bien trop « orthodoxe ». C’est donc bien une question de volonté politique (au bon sens du terme).
2) Application des règles capitalistes aux capitalistes (mise en faillite et non pas sauvetage par l’Etat). Et qu’on ne dise pas « too big too fail », les banques islandaises pesaient, au moment de la crise, dix fois la taille de l’économie du pays. Landbandski a été vendue comme n’importe quelle entreprise qui capote et l’argument « vendue à l’étranger » fait sourire quand on connait la supposée fibre nationale d’un banquier aujourd’hui…
3) Coupes dans les budgets : oui il y en a eu mais en cherchant à protéger les plus fragiles (pas en les enfonçant plus) et en faisant participer les autres (instauration d’un impôt progressif qui n’existait pas avant, doublement sur les plus-values)
Dans les déclarations de ce Président, la dernière m’a laissé pensif : « Morale de l’histoire, si vous voulez que votre économie soit compétitive sur le secteur des technologies innovantes, le fait d’avoir un gros secteur bancaire est une mauvaise nouvelle, même s’il est performant ». C’est vrai, chez nous, qu’un jeune diplômé gagnera au moins deux fois plus s’il choisit la banque plutôt que la recherche…
Ce qui est curieux, pour ne pas dire plus, c’est que Landbanski avait proposé depuis le début d’indemniser les Anglais et les Hollandais, victimes de sa branche Icesave, par la vente de ses actifs. En face de ça le gouvernement anglais, pour bloquer ses avoirs, à mis Icesave sur une liste antiterroriste ! Chacun y mettra la signification symbolique qu’il veut…
Finalement, l’Islande va rembourser infiniment moins, plus tranquillement, et pas au taux prévus par les requins. (Landbanski a déjà versé le 1/3 des sommes dues)