Comment conçoivent-ils réellement sans vous le dire la démocratie d’opinion en France avec la complicité des médias ?
La plèbe (selon eux) est dans la sensiblerie et sujette au compulsion émotionnelle sans pouvoir vraiment comprendre comment
le monde est dirigé et il faut verser dans le passionnel ridicule afin
que le petit peuple puisse se mécontenter sur des choses futiles,
grossières, vulgaires, avilissante. Du coup tous les présidents sont
« nuls », guignols, pourris, menteur, aux ordres du capital : des vrais
démons. Ce qui occupe une bonne partie des commentaires lorsque dans la
discussion les sujets politiques s’invitent. Il y a toujours les
bassesses des talons du nimbo, la mollesse d’un flamby. bref, le niveau
zéro de la politique. La foule qui devrait normalement constituer la
très vénérable volonté populaire pour ordonner le cap est donc dressée
et parquée à n’être jamais posée sagement pour débattre et opiner : rien
ne permet cela. Mais tout le contraire est savamment préparé pour
remplir le temps de cerveau disponible des « citoyens » : le petit journal,
les guignols de l’info sont des exemples de prémâchage de l’opinion
succincte et légère. Si dès le départ la démocratie d’opinion ne laisse
pas le temps au citoyen de s’occuper de la politique, il faut bien
l’occuper à ronchonner, et à lui donner des éléments de vocabulaires que
les émissions seront prêtes à lui fournir sur un plateau TV. L’os à
ronger qu’ils jettent ainsi en guise d’information et d’actualité
politique est uniquement prévu à cet effet : vous faire grogner comme des
êtres vils et grincheux, incapables d’avoir un voeu-vote à exprimer,
pour ne surtout pas élaborer une volonté. Ainsi le mutisme est programmé
pour que les opinions s’engouffrent dans des polémiques ultra-stériles
qui avachissent les esprits les plus démocrates, les volontés les plus
déterminées.
Une fois le buzz médiatique balancé à travers les
médias (comme le buzz du pic de Bugarach, ou la petite phrase du jour :
d’ailleurs qu’allons nous leur donner en pâture demain ?) le but est
d’attisé la petite colère permanente, l’écœurement ou le vomissement par
l’outrance de la stupidité, de déclencher une réaction compulsive qui
divise à l’intérieur de chacun pour voir comment, après une journée de
contestations, est accueillie la nouvelle mesure austère par l’opinion
publique qui s’exprime comme elle le peut, parfois même dans la rue.
Cela à l’avantage de préparer « au pire » le futur en déclin : de plus en
plus de scandale et de perte d’acquis sociaux entrent ainsi chaque jour
dans le cadre du « redressement » non pas moral mais « productif » avec des
accords de « compétitivité ».
Pendant ce temps là où la nébuleuse
reste et demeure au niveau zéro de la politique, tout ce petit monde
s’occupe dans la blogosphère et les râleurs peuvent crier leur ras le
bol ou leur détresse car bien loin de leurs velléités profondes et
affermies, les vrais problèmes sont effacés constamment de la scène des
débats par le truchement de tartufferies. Le fond n’est jamais abordé :
c’est fait exprès. Seul les « petites phrases » servent de nourriture à la
démocratie de façade.
Exemple récent : la petite phrase au salon de
l’agriculture qui outrerait la bienséance des protagonistes, alors que
le « rien à foutre » semble l’emporter à l’audimat.
Du coup, rien
n’avance, les sourds gouvernent, et n’exhaussent aucun vœu politique. La
démocratie d’opinion telle qu’ils la conçoivent dans l’entretien de
leur pouvoir et de l’impuissance populaire, c’est une façon peu avouable
de maintenir dans l’ignorance permanente, le mutisme, l’absence
d’argumentaire, la perte de la franchise, le désespoir des promesses non
tenues, la perte de la volonté. Et sans volonté le peuple est mûr pour
l’esclavage de la dette notamment.
J’accuse ses pratiques parce que
je suis persuadé qu’il existe une intelligence démocratique collective,
et il suffirait que le peuple veuille instituer une centrale de
collecte d’opinion pour enfin débattre en toute quiétude et en toute
connaissance de cause, comme il se veut que le peuple soit instruit et
éveillé au cause de la maitrise de son destin politique.
L’usurpation n’a que trop duré. La démocratie doit respirer et si elle
doit être une démocratie d’opinion, il serait sain de passer à une façon
de faire de la politique et d"opiner : avec du contenu dans
l’information. Pour l’instant c’est le néant qui engendre plus de folie.
Parce plus petit que petit, c’est déjà le néant.
13/03 01:09 - epicure
C’est bizarre, si on regarde au fond, chaque fois que des pays ont été doté (...)
12/03 12:17 - CHIMERE
@ Feilusha « La tyrannie de « l’immédiateté » est destructrice de la démocratie. (...)
12/03 09:32 - lucien bomberger
Comment conçoivent-ils réellement sans vous le dire la démocratie d’opinion en France (...)
12/03 09:25 - lucien bomberger
Merci pour vos messages. Immédiateté ? Oui la construction de l’opinion publique est (...)
11/03 19:51 - ecolittoral
Attention aux extrêmes ! La confiscation de nos vies et de notre avenir est dû à (...)
11/03 19:01 - YVAN BACHAUD
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