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Commentaire de lucien bomberger

sur La volonté populaire et l'opinion publique doivent ressusciter


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lucien bomberger lucien bomberger 12 mars 2013 09:32

Comment conçoivent-ils réellement sans vous le dire la démocratie d’opinion en France avec la complicité des médias ?
La plèbe (selon eux) est dans la sensiblerie et sujette au compulsion émotionnelle sans pouvoir vraiment comprendre comment le monde est dirigé et il faut verser dans le passionnel ridicule afin que le petit peuple puisse se mécontenter sur des choses futiles, grossières, vulgaires, avilissante. Du coup tous les présidents sont « nuls », guignols, pourris, menteur, aux ordres du capital : des vrais démons. Ce qui occupe une bonne partie des commentaires lorsque dans la discussion les sujets politiques s’invitent. Il y a toujours les bassesses des talons du nimbo, la mollesse d’un flamby. bref, le niveau zéro de la politique. La foule qui devrait normalement constituer la très vénérable volonté populaire pour ordonner le cap est donc dressée et parquée à n’être jamais posée sagement pour débattre et opiner : rien ne permet cela. Mais tout le contraire est savamment préparé pour remplir le temps de cerveau disponible des « citoyens » : le petit journal, les guignols de l’info sont des exemples de prémâchage de l’opinion succincte et légère. Si dès le départ la démocratie d’opinion ne laisse pas le temps au citoyen de s’occuper de la politique, il faut bien l’occuper à ronchonner, et à lui donner des éléments de vocabulaires que les émissions seront prêtes à lui fournir sur un plateau TV. L’os à ronger qu’ils jettent ainsi en guise d’information et d’actualité politique est uniquement prévu à cet effet : vous faire grogner comme des êtres vils et grincheux, incapables d’avoir un voeu-vote à exprimer, pour ne surtout pas élaborer une volonté. Ainsi le mutisme est programmé pour que les opinions s’engouffrent dans des polémiques ultra-stériles qui avachissent les esprits les plus démocrates, les volontés les plus déterminées.
Une fois le buzz médiatique balancé à travers les médias (comme le buzz du pic de Bugarach, ou la petite phrase du jour : d’ailleurs qu’allons nous leur donner en pâture demain ?) le but est d’attisé la petite colère permanente, l’écœurement ou le vomissement par l’outrance de la stupidité, de déclencher une réaction compulsive qui divise à l’intérieur de chacun pour voir comment, après une journée de contestations, est accueillie la nouvelle mesure austère par l’opinion publique qui s’exprime comme elle le peut, parfois même dans la rue. Cela à l’avantage de préparer « au pire » le futur en déclin : de plus en plus de scandale et de perte d’acquis sociaux entrent ainsi chaque jour dans le cadre du « redressement » non pas moral mais « productif » avec des accords de « compétitivité ».
Pendant ce temps là où la nébuleuse reste et demeure au niveau zéro de la politique, tout ce petit monde s’occupe dans la blogosphère et les râleurs peuvent crier leur ras le bol ou leur détresse car bien loin de leurs velléités profondes et affermies, les vrais problèmes sont effacés constamment de la scène des débats par le truchement de tartufferies. Le fond n’est jamais abordé : c’est fait exprès. Seul les « petites phrases » servent de nourriture à la démocratie de façade.
Exemple récent : la petite phrase au salon de l’agriculture qui outrerait la bienséance des protagonistes, alors que le « rien à foutre » semble l’emporter à l’audimat.
Du coup, rien n’avance, les sourds gouvernent, et n’exhaussent aucun vœu politique. La démocratie d’opinion telle qu’ils la conçoivent dans l’entretien de leur pouvoir et de l’impuissance populaire, c’est une façon peu avouable de maintenir dans l’ignorance permanente, le mutisme, l’absence d’argumentaire, la perte de la franchise, le désespoir des promesses non tenues, la perte de la volonté. Et sans volonté le peuple est mûr pour l’esclavage de la dette notamment.
J’accuse ses pratiques parce que je suis persuadé qu’il existe une intelligence démocratique collective, et il suffirait que le peuple veuille instituer une centrale de collecte d’opinion pour enfin débattre en toute quiétude et en toute connaissance de cause, comme il se veut que le peuple soit instruit et éveillé au cause de la maitrise de son destin politique.
L’usurpation n’a que trop duré. La démocratie doit respirer et si elle doit être une démocratie d’opinion, il serait sain de passer à une façon de faire de la politique et d"opiner : avec du contenu dans l’information. Pour l’instant c’est le néant qui engendre plus de folie. Parce plus petit que petit, c’est déjà le néant.


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