« Nos ancêtres se sont battus pour... » Je n’aime vraiment pas ce type d’argument, qu’on nous rabâche à toutes les sauces : les guerres mondiales, les « acquis sociaux », l’éducation nationale, la république et la démocratie, le droit de vote, etc...
Je n’aime pas du tout, car c’est un argument de manipulation : on essaie par ce biais de nous imposer quelque chose par culpabilisation, sous-entendant que si on n’est pas d’accord avec les idées avancées, c’est qu’on est indigne de la société.
D’une part ça sous-entend que c’était forcément mieux avant, et qu’aujourd’hui nous sommes tous des sous-mer***, qui devons une soumission aveugle à ce qui a été établi par nos « ancêtres ». Et c’est par cette moutonnerie qu’on constate des choses absolument aberrantes aujourd’hui sur lesquels on ne veut pas revenir tellement c’est ancré dans les habitudes de vie (je pense notamment aux stupidités monétaires et économiques actuelles, ou aux divers dogmes politiques ou religieux). Personnellement, je ne me sens pas moins bon qu’eux, je suis responsable de mes choix et de mes actes, et j’espère que mes descendants le seront au moins tout autant.
D’autre part, le monde dans lequel vivaient nos anciens n’est pas le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, ils ont fait des choix qui se justifiaient pour leur époque (du moins, je l’espère pour eux). Or, les technologies ont évolué, les communications ont évolué, la démographie a évolué, les cultures ont évolué, le monde de l’entreprise a évolué, la conscience de l’exploitation des ressources naturelles a évolué, etc... bref, les recettes qui fonctionnaient bien autrefois n’ont pas nécessairement encore un sens pertinent aujourd’hui. Alors il convient de réfléchir et de s’adapter. « Simple darwinisme élémentaire », diront certains.
Voilà, ceci était pour rebondir sur votre argument des « ancêtres », à mon sens très maladroit.
Néanmoins, si je prends mon intelligence (j’en ai peu, mais j’essaie de bien l’utiliser) pour analyser le fond de votre message, je suis assez d’accord avec vous :
Il y a certes des contextes où l’anglais s’avère nécessaire (notamment dans le milieu professionnel), c’est pourquoi je ne condamne pas son usage. Toutefois, le français possède d’autres richesses que ne possède pas l’anglais, il engendre par essence la construction de schémas intellectuels bien particuliers, donnant lieu à des sensibilités particulières aux sciences, aux arts, à la philosophie, aux rapports à autrui, etc.
Fort de cette richesse, le français est un capital qu’il nous faut préserver. Je l’affirme, car je pense que c’est un avantage sérieux dans notre monde contemporain, il nous aide à être performant tant au niveau des activités économiques, qu’au niveau de l’épanouissement personnel : bref, il contribue à être heureux. Et ce qui compte, dans la vie, c’est bien d’être heureux.
Ainsi, bien qu’il doive laisser une ouverture aux autres langues, le français a encore toute sa place aujourd’hui. Et ça, c’est pas les ancêtres qui me l’ont dit.