Le français est un outil de communication comme un autre. Je ne m’attache ni aux outils ni aux choses en général.
Ce qui compte c’est ce qu’on peut transmettre et créer, l’information. La façon dont on s’exprime est secondaire, les mots sont des vecteurs d’information et non l’information elle-même.
Je sais que ce qui constitue l’être que je suis est indépendant de l’outil que j’utilise pour m’exprimer, et je sais que les idées que je transmet sont également indépendantes des vecteurs qui les transportent jusqu’à vous.
Une langue ne vaut pas mieux ou moins qu’une autre, chacune est riche, unique et admirable à sa façon. Prétendre que notre langue est meilleure qu’une autre, c’est exactement comme dire que notre religion est meilleure qu’une autre, ou bien que les gens de notre couleur de peau sont meilleurs que d’autres. Sans oublier le fait que rien de tout ça n’est à nous, nous ne possédons ni une langue, ni une religion, ni une couleur de peau.
Je n’éprouve aucune tristesse à l’idée qu’une langue disparaisse ou qu’elle se transforme, contrairement à ce que j’éprouve vis-à-vis de l’extinction d’une espèce animale par exemple, ou vis-à-vis de la souffrance dans le monde en général. Je vis au présent et non dans le passé.
Si une langue ou une autre disparait en faveur d’une langue plus belle pour l’oreille humaine, plus riche et précise en sens, plus facile à apprendre, pour moi ce serait comme remplacer une machine à écrire par un ordinateur portable, je trouverais cela bénéfique pour tous, ce serait un outil qui en remplacerait un autre, tout simplement.
Je n’ai jamais vu un mécanicien pleurer en jetant son vieux marteau
