Bonjour Thierry M,
excellent article, bien argumenté et parfaîtement d’actualité.
Je voudrais y rajouter quelque chose : quand on lit Fernand Braudel, on se rend compte qu’un pays comme la France à l’époque, par exemple, de la renaissance, avait une homogénéité de population à faire rêver...
Les campagnes étaient très peuplées et les villes peu importantes, la plupart de gros bourg ; Paris, Lyon, Marseilles n’avaient rien à voir avec ce qu’elles sont devenues aujourd’hui.
Que s’est-il donc passé depuis lors jusqu’à nos jours : l’exode rural.
Un exode rural que tout le monde a voulu considérer comme « normal », lié au développement économique ; lié à lui, sûrement, mais normal, certainement pas ; car il en faut beaucoup pour faire abandonner leur pays aux paysans !
L’explication tient à un fait simple : sans rentrer dans des considérations de détail, on peut considérer que l’organisation économique « moderne », basée sur le profit et l’industrialisation ne « crée » pas la richesse, mais la concentre : elle la concentre dans les « centres économiques et industriels », aux dépend des régions « économiquement périfériques ».
Il y a « déplacement de richesses », et nos paysans qui se sont retrouvés en ville n’ont fait que suivre ces richesses.
Mais à l’époque, il était entendu que la France était un peuple, et l’on n’a jamais interdit aux Bretons ou aux Auvergnats de rejoindre Paris sous le prétexte qu’il « mangeraient le pain des parisiens ».
Semblable et différente est la situation des immigrés et réfugiés économiques aujourd’hui :
Car la raison de leur départ est la même que celle qui a chassé les paysans de leur campagnes chez nous : avec la mondialisation, le jeu économique est devenu planétaire, et les richesses et capitaux quittent les régions économiquement faibles et périfériques, et rejoignent les centres économiques, sans être soumis aux frontières.
Mais quand aux habitants des pays pauvres, les« campagnes » de ce monde, il n’est plus question qu’ils puissent suivre ces richesses, leurs richesses, en fait. Ils se heurtent aux frontières.
C’est bien là l’image vraie de la situation parfaîtement inique du monde d’aujourd’hui.
Que l’on ne veuille pas accepter chez nous « toute la misère du monde », soit, notre société s’effondrerait sous son poids ; mais dans ce cas, il ne faudrait pas profiter d’un système économique qui crée et développe « la misère du monde ». Il faudrait choisir.
Mais toute notre vie économique étant basée sur les marchés et l’exportation, nous ne pouvons pas plus nous en passer qu’un drogué ne peut se passer de sa drogue.
Et c’est ainsi que tous les discours parfaîtement hypocrites de nos politiques sont là pour cacher cette vérité simple, depuis les débuts de la colonisation : par la force, nous nous permettons de choisir le beurre et l’argent du beurre ; nous prenons au Monde ses richesses, mais sans assurer la responsabilité, ni humaine ni écologique.
Cordialement Thierry
10/04 15:32 - Y. DESGREES
De la désinformation au sujet de deux mots qui ont fait couler beaucoup d’encre... Des (...)
03/03 13:22 - fidel chavez
22/02 14:58 -
SOJA n’est pas Mosca erreur ou desinformation ?En tout cas l’ursurpation de mon (...)
19/02 15:40 - pinson
16/02 20:53 - fidel chavez
gerard personne ne t obliges a rester ou tu est...sauf peut-etre la lachete. (...)
14/02 17:11 - deusexmachina
Effectivement, la propension au repli identitaire est de plus en plus marquée. Et je pense que (...)
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