« La banque crée la monnaie qu’elle prête. ... La banque n’a absolument pas besoin d’attirer les fonds puisqu’elle peut les crééer »
Oui, mais voilà : les banquiers sont tellement cons qu’ils ne le savent pas. Tenez, moi ici présent qui vous tient le crachoir en vous glaviotant sur mon glavier, l’autre jour, je vais à ma banque pour obtenir un prêt.
Le gonze me demande « combien désirez-vous ? » Alors moi, bille en tête : « dix millions ». Du coup, chépa pour koi, il tire une drôle de tronche. Puis il s’enquiert de ma... situation financière qu’il appelle ça. Alors moi :
— Jépas un fifrelin. Je suis au chômedu, je crêche dans un appart’ pourave et je dois 18 mois de loyer.
Il tire une encore plus drôle de tronche.
— Et, ce prêt, ce serait pour... ?
— J’ai vu un yacht qui me plairait bien. Huit millions. Un yacht c’est super pour draguer les nénettes mais une Trabant ça l’est moins. Il me faut une nouvelle caisse. J’hésite entre Lamborghini, Bugatti et Rolls-Royce. Mais un million devrait suffire. Plus un million pour les imprévus. Dix millions.
— Vous vous foutez de moi ???
— Comment, je me fous de vous ??? Ne savez-vous donc pas que la banque crée la monnaie qu’elle prête et qu’elle n’a absolument pas besoin d’attirer les fonds puisqu’elle peut les crééer ? Ces dix millions que vous allez me prêter ne vous coûtent rien du tout puisque vous allez les créer. Non seulement ils ne vous coûteront rien du tout mais ils vont vous rapporter gros, parce que moi je vous connais, les affameurs du peuple. Vous allez me compter un taux usuraire, 15% minimum, sous prétexte que je n’ai que des dettes et en plus je suis au chômedu depuis deux lurettes et demi. Quinze pour cent sur dix millions, c’est un million et demi qui vont vous tomber dans l’escarcelle tous les ans, et comme j’ai pas le premier sou pour les payer vous allez devoir me prêter de quoi, à quinze pour cent sinon plus. C’est une affaire en or pour vous ! Alors, mes dix millions, ça vient ?
Eh bien, vous me croirez si vous voulez, il m’a foutu dehors. Une affaire en or, c’était. Ils sont vraiment cons, ces banquiers.