• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de granul

sur La réalité en trompe-l'œil du modèle britannique


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

granul (---.---.209.237) 13 février 2007 21:01

« Mais c’est la meme chose en France et partout ailleurs voyons ! »

Que nenni !

Les études, par exemple, ce n’est pas du tout la même chose. Des universités assez bas de gamme (mais quand même assez chère) ou des grandes écoles privées (très chères). Beaucoup d’étudiants commencent donc leur vie active avec plusieurs dizaines de milliers de livres de dettes, avant même d’avoir touché un seul salaire.

La retraite publique minimale, c’est 186 £ (à quelque chose près ?). On imagine facilement les conséquences du moindre pépin de santé. Si tu as un cancer à 40 ans, tu finis ta vie dans la misère. Une sécu dont on ne parle même pas : 15% de laissés pour compte, 80% qui se débrouillent comme ils peuvent et 5% pour qui ça va bien (merci pour eux !).

Beaucoup de gens sont obligés de cumuler 2 emplois à temps partiel mal payés, parfois au black. D’où un niveau de revenus souvent faible, et un endettement moyen de 66000€ par adulte. Avec l’hypothèque rechargeable, l’endettement à taux variable et la baisse de l’immobilier, on assiste en ce moment à une forte augmentation des faillites personnelles. Que du bonheur, on vous dit...

Le dynamisme économique britannique est fait de bouts de ficelle, de niches internationales ou de secteur économiques « bubble gum » : l’immobilier, la sécurité (obsessionnelle), les prestations financières, les transports, la distribution... L’économie britannique s’en est tirée jusqu’ici uniquement grâce à la manne pétrolière de la Mer du Nord, et parce que certains de ses partenaires européens ont une fiscalité plus élevée. Si la France et l’Allemagne divisent par 2 leur impôt sur les sociétés, l’économie anglaise s’effondre (j’exagère à peine).

Et surtout, ce qui est le plus incroyable, dans un pays se disant « libéral » : une invasion de technocrates, chargés de compter tout, de peser le pour et le contre, de prescrire des solutions qui changent tout le temps. Une horreur. Certains salariés britaniques décomptent même dans leur temps de travail la durée nécessaire pour remplir une panoplie complète d’états, formulaires ou évaluation. C’est devenu une fonction à part entière : la collecte de données sur ce à quoi on emploie son temps professionnel.

Ma conclusion : c’est le royaume du vent.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès