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Commentaire de Kookaburra

sur Petite pensée pascale : Que reste-t-il du christianisme ?


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Kookaburra Kookaburra 28 mars 2013 10:41

Merci Aldous de votre message intéressant. J’ajoute une remarque sur l’humanisme :

 

 L’Humanisme, qui met l’homme au centre de tout en affirmant sa dignité, sa liberté et ses capacités de connaissance se développe pendant le XV° siècle avec la redécouverte de l’Antiquité. Il a recours au message évangélique pour défendre la liberté individuelle face à la domination des clercs. L’invention de l’imprimerie lui permet un grande diffusion du savoir. Au début il reste profondément chrétien, mais avec les Lumières au XVIII° siècle il se sépare de l’Eglise, qu’il critique sévèrement. Néanmoins, la plupart des philosophes des Lumières restent chrétiens et s’appuient sur l’éthique chrétienne pour libérer la société de la domination des Eglises et édifier une morale laïque. Ce n’est que plus tard que certains penseurs au XIX° siècle cherchent à débarrasser l’homme de toute religion. L’Humanisme devient alors antichrétien en opposant radicalement la croyance et la raison.

L’humanisme, dans le sens de la valorisation de la personne humaine individuelle, trouve ses racines dans le droit privé et la protection juridique développés par Rome, culminant dans le Corpus juris civilis de Justinien au VI° siècle. Mais le christianisme a aussi joué un rôle par la valorisation de l’individu dans sa particularité, créé et voulue par Dieu, et conservant cette singularité dans l’éternité même. Le christianisme est aussi en ce sens humaniste par le fait que Dieu est entré dans l’humanité par l’incarnation. Il n’y a pas d’opposition entre les valeurs humanistes et les valeurs chrétiennes, sauf l’idée Protagorienne que « l’homme est le mesure de toutes choses ».

Sur ce point Heidegger considérait que lhomme ne peut être le dernier mot. Le dernier mot cest lEtre. Selon une des formules les plus connues de Heidegger, « l’homme est le berger de l’être », l’homme doit veiller à quelque chose qui le dépasse et qui est ce qu’il appelle l’Etre.


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