Voici la position de ceux qui, sur le terrain, se coltinent toute cette misère du monde que nous jugeons sans vouloir la connaître :
Par ce vote, les Sénateurs ont pris le risque d’accroître les difficultés des familles concernées.
Mais surtout, ils retirent au juge le pouvoir de décider de soutenir
les efforts de la famille pour maintenir le lien avec leurs enfants. Ce
juge ne pourra plus octroyer que 35 % maximum des allocations à la
famille, soit 44 Euros par mois pour deux enfants placés. La majorité
des enfants « placés » vient de familles en grande précarité économique.
Peut-on imaginer qu’avec 44 euros par mois, les parents pourront
recevoir et nourrir correctement leurs enfants s’ils les reçoivent le
week-end ? Peut-on imaginer qu’ils pourront continuer à payer un loyer
permettant de garder une chambre pour les enfants ? Stéphanie L. qui
contribue comme l’a demandé le juge à « la vêture, aux sports et loisirs
et à la scolarité » de ses enfants, le résume bien : « Si je perds ces
allocations, je perds mon logement, je ne pourrai plus accueillir mes
enfants tous les week-ends. »
Les associations de protection de l’enfance, les travailleurs sociaux et les professionnels de santé s’inquiètent
des effets de cette confiscation. Elles tiennent à rappeler que ce
transfert des allocations est en fait une erreur économique à long
terme. Prolonger la séparation de l’enfant de sa famille aura des
conséquences importantes pour le budget des Départements. La
confiscation des allocations d’une famille de 2 enfants ne rapporterait
que 1524 euros au Conseil général alors que le « placement » d’un enfant
lui coûte 34 000 euros par an1.
Nous demandons aux Parlementaires de l’Assemblée Nationale
de rétablir l’étude des situations au cas par cas par les travailleurs
sociaux et que le juge puisse continuer à maintenir le versement de la
totalité des allocations familiales aux familles s’il l’estime
nécessaire.
http://www.atd-quartmonde.fr/Allocations-familiales-et.html