Vous avez le droit d’avoir un sentiment, mais de là à l’analyse de stratégie politique, il y a une marge.
Vous sous-entendez que si Mélenchon s’était retenu d’appeler un chat un chat, les médias auraient relayé le contenu du congrès du PG.
Mais c’est totalement faux, et vous le savez très bien. Donc dans ce contexte, il ne sert vraiment à rien de manier la langue de bois pour propager ses idées. Au contraire, en appelant un chat un chat, on interpelle, et on se fait voir comme une force contestataire.
Or cette force contestataire propose un projet sérieux et cohérent, il est là, il est disponible à qui veut bien y jeter un coup d’oeil, mais pour qu’il y en ait, encore faut-il ne pas tomber dans l’oubli. Le travail de diffusion des idées, c’est aussi à la base militante de l’inventer, de le porter.
Plus la colère sera palpable, plus elle se reportera sur les forces alternatives qui ont déjà déclaré leur hostilité ouverte à l’égard du système en place.
De toutes les façons une société qui se complait dans un système donné, même en état de malaise latent, n’a aucune chance de se porter vers un projet révolutionnaire. Par conséquent, l’urgence est d’exister médiatiquement (et les médias ne s’intéressent absolument pas au fond, donc...), même si l’urgence est aussi de diffuser les idées (c’est pourquoi les discours, interventions parutions, blogs, sont bourrés de fond et d’information, mais c’est pourquoi aussi il faut tout oser en termes de communisation, et faire preuve d’imagination pour réussir la propagation des idées, mais ça c’est surtout le boulot de la base militante).
Mélenchon n’est qu’un homme, ce n’est pas à lui de porter le fardeau, il en porte déjà largement assez sur les épaules, aux autres de montrer qu’il y a d’autres centres d’intérêts que Mélenchon au front de gauche.