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Commentaire de AstreLune

sur Peut-on insulter les professeurs ?


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AstreLune AstreLune 2 avril 2013 12:00

Voilà qui résume bien la situation globale à mon sens.

Couplons cela à la politique du « le-tout-privé-c’est-better-faster-stronger » dont la publicité a été faite par je sais plus qui plus haut.

En un mot, si aujourd’hui on embauche des profs qui ne font pas l’affaire et qu’on les laisse qui plus est crever la bouche ouverte, c’est parce qu’on cherche tout simplement, dans un élan de pensée élitiste pas franchement bien caché, à miner l’enseignement public et donc abrutir les classes les plus pauvres afin d’éviter toute forme de révolte construite et constructive.

Il est question d’abrutir les pauvres en faisant l’apologie de ces valeurs que sont argent et individualisme (résidu de la propagande du self-made-man que ne cesse de nous vendre les films américains grands publics).

Alors les gosses y vont de leur « j’emmerde le monde brrrla brrrla » qui fait si classe.

Il est question d’asseoir le pouvoir des classes dirigeantes par l’accès au savoir et à l’information devenus payants.

Payer pour tout. Payer pour avoir le droit d’être éduqué. Quand bien même formater les gosses avec la bien-pensance de l’état peut s’appeler éduquer. L’enseignement public, c’est vrai, c’est aussi ça :

Un gamin sait davantage aujourd’hui comment fonctionne une économie de marché, qu’il ne sait placer les principaux fleuves de France. Propagande économiste-monétariste inculquée oblige.

L’alternative du privé est en substance LA solution implicitement imposée, du fait de la mise en évidence de l’inefficacité de l’enseignement public voulue.

Un sabotage bien orchestré, en somme.

Je peux comprendre que beaucoup tombent dans le panneau du rafistolage à court-terme, on veut toujours le mieux dans l’immédiat pour ses enfants, sans voir les conséquences d’une civilisation orientée élitiste sur le long terme, où seuls les bien-intégrés et ceux qui disposent des revenus adéquats pourront avoir le luxe de scolariser leurs enfants ou de leur payer des études dignes de ce nom.

Han, mais attendez, ça existe déjà. Et pas seulement dans le tier-monde. C’est juste que là on essaie de faire en sorte que ça tombe beaucoup plus tôt. Niveau collège. Voire primaire.

L’idée, c’est pas exactement de supprimer l’enseignement public.

L’idée, c’est de le gangréner à un point tel, tout en le maintenant en place en apparence, que l’enseignement public ne vaut plus rien. Ce qui n’est pas faux. Mais c’est voulu.

Le bouche-à-oreille fera la reste. La réputation précèdera. Ça a déjà commencé à en juger par ce qui s’est dit.

Les pauvres seront des abrutis dépourvu d’une quelconque forme d’esprit critique et malléables. Des êtres assujettis avides du pouvoir et de d’argent qu’ils n’auront jamais en suffisance : la carotte qui fait avancer l’âne frustré. Le peuple moyen, une fois la classe moyenne éradiquée, sera esclave en CDI cireur de pompe d’une classe dirigeante à laquelle la seule forme d’opposition envisagée sera la violence stupide, facilement répréhensible et non-défendable.

Je crains que ce soit d’une telle bassesse primitive. Oui.


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