« Peut-être, mais enfin, il y a tout de même 7 Français sur 10 qui estiment qu’il y a trop d’étrangers en France*, alors il me paraît nécessaire que cette énorme masse soit politiquement représentée par un parti, Ne serait-ce déjà que pour éviter que les plus exaspérés ne se mettent à tirer dans le tas... C’est pas votre avis ? »
Allons, allons, cher schweizer, je vous trouve bien naïf pour le coup.
Ne savez-vous pas comment fonctionne un institut de sondage ? N’avez-vous donc jamais été sondé par l’un d’entre eux ?
Si tel est le cas, alors permettez-moi de vous expliquer comment cela fonctionne. Comme vous le savez, des questions de ce genre requiert pour nombre de personnes (dont l’écrasante majorité, permettez-moi de vous le rappeler, ne vit pas aux côtés des immigrés) un minimum de réflexion (sauf peut-être pour l’écrasante minorité qui vit aux côtés d’immigrés). Or ce type de questionnaires ne laisse guère de place à la réflexion, vu qu’il vous est demandé de répondre rapidement par oui ou par non, et que la case (si j’ose dire) « ne se prononce pas » n’existe plus. De sorte que l’on ne saurait prendre au sérieux ce type d’enquête pseudo-scientifique, puisque le résultat qu’elle révèle n’est nullement le fruit d’un référendum précédé de plusieurs mois de campagne, au cours desquels l’ensemble des citoyens (et non plus une poignée d’entre eux soi-disant représentative) auraient largement eu le temps de réfléchir et de voter en leur âme et conscience.
Souvenez-vous du référendum sur le TCE : avant le lancement de la campagne officielle, le « oui » l’emportait très nettement dans tous les sondages (allant de 60 à 70 %). Comme vous le savez, après plusieurs mois de campagne, la tendance s’est inversée en faveur cette fois des partisans du « non ».
Quant au fait que cette « énorme masse » se doit d’être représentée au parlement, vous fantasmez cher ami. Car cela voudrez dire que le FN devrez avoir 70 % de députés à l’assemblée nationale !
Vous oubliez certains paramètres : la plupart des citoyens votent en fonction d’un programme, et donc d’un ensemble de propositions, et non sur une seule d’entre elles en particulier, sauf éventuellement, si celle-ci constitue leur principale préoccupation dans l’existence. Ce qui, semble-t-il, n’est nullement le cas, du moins par rapport à d’autres préoccupations que sont notamment le chômage et la pauvreté.