La
chute de cette faction montre que le seul intérêt d’Hitler pour le
socialisme était la manipulation de cet important courant :
après 1934, les représentants gauchisant du parti ne joueront plus
qu’un rôle de « leurre social » : si le socialisme
et l’anticapitalisme continuent ensuite - en théorie - de faire
partie de la propagande
nazie,
la plupart des objectifs sociaux proclamés ne sont pas concrétisés,
les nazis ayant fait de multiples compromis sur ce point avant et
après leur arrivée au pouvoir. L’égalité entre les hommes est à
l’encontre des idées nazies, qui reposent au contraire sur une
croyance en une inégalité fondamentale entre les hommes. Pour Ian
Kershaw, la Volksgemeinschaft -
basée sur la pureté raciale et le concept de lutte - ne repose sur
aucun concept socialiste moderne, mais au contraire sur une forme
primaire de darwinisme
social et
d’idées impérialistes héritées
du xixe siècle. L’historien Hajo Holborn souligne
qu’Hitler lui-même n’a jamais été socialiste, et que les
termes « nationalisme » et « socialisme » ont
été utilisés dans ses discours comme des synonymes et de manière
interchangeable, leur sens variant d’ailleurs en fonction du public
auquel il s’adressait.
Suite et fin dans le prochain numéro...