Bonjour Ibrahima,
« va, et reviens-nous avec l’art de gagner sans avoir raison » (Cheikh H Kane, l’Aventure Ambigüe).
Enfin ! Enfin nous revient le point de vue de nos voisins,
exprimé franchement, sans le sempiternel complexe de la technique, de la puissance, et du niveau de vie.
Nous avons aujourd’hui tellement à recevoir de vous !
Certes, en matière de richesses de ce monde, de techniques,
de médicaments, l’occident aurait bien des choses à partager, bien plus qu’il ne le fait.
Mais en matière de savoir-vivre, nous avons tout oublié,
nous manquons de tout.
Songez que les gens chez nous, individus perdu dans leur
labyrinthe, ne savent pas ce que c’est qu’une assemblée de communauté ou de village ; que vivre en couple uni, ce que nous appelons ici une « famille », est devenu un idéal presque fabuleux, réservé à des privilégiés... Nos parents, oui, nos parents arrivaient à vivre ensemble leur vie durant sans divorcer...
Mais comment faisaient-ils donc ?
Pouvez-vous vous imaginer, au Sénégal, là où le respect des enfants pour leur maître est la règle, qu’il existe ici des écoles où les enfants insultent leur enseignants, et parfois même les poignardent ? Que des maîtres puissent
vivre dans la crainte de leurs élèves ??
Que les gens ne savent tout simplement plus ce que c’est
que que d’avoir un lien entre eux, et qu’il croient qu’une
société humaine se résume à des lois et des « règles du jeu » ?
La liste serait longue des choses incroyables qui se passent ici : et le comble, c’est que l’on arrive à faire
croire à ces gens qui vivent dans une misère affective et
de pensée comme jamais il n’y en eu dans toute l’histoire
humaine qu’ils en savent plus et qu’ils sont « supérieurs »
à leurs voisins...
Je vous en prie, poursuivez dans votre démarche, avec d’autres d’entre vous, et, en tant que femmes, vous aurez peut-être l’autorité de vous faire entendre ici, et de nous enseigner que la Beauté humaine n’est pas une affaire de richesses ou de techniques.
Je vous souhaite bonne chance
Cordialement Thierry