C’est une victoire en effet des querelles picrocolines, puisque Colmar a voté non quand Strasbourg votait oui.
C’est surtout un vote de défiance envers toutes les institutions, et en particulier les institutions nationales. La propagande europhobe des anti-régionalistes n’y est pour rien même s’ils vont vouloir réclamer la paternité de cet échec. L’effet Cahuzac en direct.
Quant au débat sur l’Europe des régions, ça n’a évidemment eu aucun impact sur l’attitude des électeurs, qui s’en moquent. S’ils avaient fallu défendre l’Alsace contre la Lorraine voisine, les Alsaciens auraient fait bloc.
Dans l’est, on connait ce chauvinisme de base, digne des stades de foot, avec la célèbre opposition entre Nancy et Metz. Nancy considère qu’elle est capitale historique alors que Metz considère qu’elle est capitale régionale (et siège du conseil régional, d’ailleurs). Il est probable qu’un projet analogue aurait été refusé par les nancéens si Metz avait dû être le siège de cette nouvelle structure (et réciproquement).
En Suisse, on le constate souvent dans le cas des referenda, les francophones et les germanophones votant en sens opposé. Ca n’empêche pas la Suisse de se considérer comme une, et les Alsaciens continueront de se sentir alsaciens.
Cette élection n’a donc servi à rien et ne peut pas être interprété autrement que comme un enjeu qui n’est pas apparu comme tel pour de nombreux électeurs, qui sont restés chez eux, et comme une menace face à une relative stabilité qui peut être plus rassurante dans un contexte de crise.
Le commentaire d’Altos85 est remarquable car il a tout dit en bien moins de mots que moi.