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Commentaire de Morpheus

sur ZERO % MONNAIE


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Morpheus Morpheus 13 avril 2013 22:13

Oui, robin, j’avais vu votre sujet et j’ai observé le pourcentage de votes négatifs. Peut-être ces votes négatifs sont-ils dû non à l’idée d’une société sans monnaie en elle-même, mais plutôt en rapport aux propositions que vous formulez dans votre article ?

Si mon hypothèse est la nonne (je ne prétends pas qu’elle est bonne, je fais juste une supposition), cela pourrait signifier que, même si ce n’est pas conscient, beaucoup de personness ne veulent plus d’un monde où l’on évalue les gens en fonction de critères toujours plus ou moins subjectifs, et notamment « ce qu’ils apportent à la société ».

En creusant la question, je pense que vous arriverez à conclure que cela est hautement suggestif car les critères d’évaluation seront dépendants de croyances changeantes. Je crois qu’on ne peux, et qu’on ne doit pas évaluer la valeur des gens, car nous n’avons pas réellement de critères objectifs. Chacun a ses propres valeurs et critères et donc ce qui est bon pour les uns sera mauvais pour les autres. De plus, je suis sûr d’une chose : personne n’aime être jugé par autrui. Et une évaluation est toujours une forme de jugement.

Pour étayer cette idée, je voudrais mentionner une expérience qui a été menée aux USA sur le principe d’évaluation en milieu scolaire. On a pris une classe de surdoué, tous des cracs qui enfoncent nos « premiers de la classe » dans une classe « normale », et on s’est servit du système d’évaluation par points pour mesurer leurs progrès. Ce que l’on a observé, c’est que le même classement en trois niveaux - quelques très bons, une majorité de moyens et quelques très mauvais - se produit, exactement comme dans n’importe quelle classe où l’on pratique l’évaluation par points et des tests de connaissance. Une structure de classes sociale s’est instaurée automatiquement.

Pour étayer ce constat, une autre expérience a été menée, cette fois-ci en Inde, où l’on a fait passer un test de connaissance à une classe constituée de 50% d’élèves issus d’une caste élevée (sensée être plus intelligente et cultivée) et 50% d’une basse caste. Dans une première batterie de tests, on ne disait pas aux élèves de quelle caste ils étaient, et le résultat a donné que les membres de la caste inférieure avaient des résultats légèrement meilleurs que ceux de la caste élevée. Dans une seconde batterie de tests, on séparait la classe selon la caste, et chacun pouvait donc savoir qu’il y avait 50 % de l’autre caste qui participait au même test : le résultat fut diamétralement opposé. les membres de la caste inférieur eurent des résultats médiocres, comme s’ils se conformaient à ce que l’on attend socialement d’eux : qu’ils soient médiocres, parce qu’ils sont de la caste inférieure.

Cela montre bien que, structurellement, concevoir une société fondée sur des différences engendre des inégalités qui ne se justifient que par l’acceptation, inconsciente, de l’étiquette posée sur les gens.

Il me semble que cela pourrait expliquer pourquoi votre article, qui porte sur un même sujet, mais avec une approche différente, a reçu un mauvais accueil.

Cordialement,
Morpheus


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