Il est toujours possible de dire tout et n’importe quoi sous prétexte d’ouverture d’esprit. Mais votre papier manque terriblement de rigueur et contient des approximations et des simplifications qui m’empêchent de penser plus en avant votre proposition.
Vous parlez de la valeur intrinsèque de la monnaie : « C’est en outre le manque structurel de monnaie pour tous qui créer, artificiellement, sa valeur. Une monnaie abondante pour tous perd de sa valeur ; une monnaie surabondante perd complètement sa valeur. Il en résulte de façon évidente que pour maintenir sa valeur, la monnaie doit demeurer rare et ne peut être abondante. Si la monnaie ne peut être abondante, les ressources qu’elle permet de se procurer ne seront pas abondantes. Et comme chacun cherche l’abondance, les lois de l’adaptation font que certains s’efforceront de s’accaparer les ressources et la monnaie. Nous ne connaissons cela que trop bien. »
Vous parlez de valeur artificielle. Mais il n’existe aucune chose sur terre qui n’ait de valeur intrinsèque. Il n’y a pas de valeur intrinsèque de la chose mais seulement des processus de valorisation de la chose que seule la sociologie est à même d’expliquer.
Vous parlez de quantité d’argent comme processus de valorisation. Très bien. Vous affirmez également que la quantité d’argent est la source sa pénurie. Ce qui n’est que partiellement vrai. La vitesse de circulation de l’argent est tout aussi importante.
Vous allez me répondre que dans un contexte de PARTAGE, il n’est nul besoin d’échange et que par conséquent, l’argument de la circulation d’argent.
C’est là que le serpent se mort la queue : sans monnaie, sans représentation symbolique de ce que l’on produit, il n’y a plus rien à partager au bout d’un mois car aucun système planifié avec ticket de rationnement ne saurait gérer la temporalité des besoins de tout à chacun sans détruire leur liberté.
L’histoire économique montre une corrélation entre inflation et taux de chômage. Si on considère le taux de chômage comme l’inverse de la capacité d’une économie à utiliser les ressources, alors il y a des situations de l’histoire économique qui montrent la pleine utilisation des ressources. Souvent, ce sont des périodes caractérisées par une inflation modérée et une absence de finance libéralisée (en gros, contrôle des capitaux).
Votre projet n’est même pas celui d’un communisme. Il s’agit d’un socialisme réel, donc d’un projet de planification économique. La vérité (et les problèmes en fait) sont ailleurs selon moi.
Cela n’enlève en rien votre effort qui est louable en soi pour sa portée pédagogique.