Très justement, il convient d’interroger cette croyance maçonnique purement déraisonnable en l’ « humain d’abord », alors qu’ethnologiquement et sociologiquement en premier lieu, empiriquement ensuite, elle ne dit et signifie strictement rien. Qu’elle n’a aucune transcription géopolitique concrète (et ne peut pas en avoir). Elle n’est qu’une vue de l’esprit infantile immédiatement démentie par une rapide étude des évènements historiques.
Il est d’ailleurs savoureux de faire remarquer que les mêmes qui s’opposent soit-disant au nom de l’égalité (de l’égalitarisme plus sûrement) à une lecture traditionnelle et naturelle pour justifier du « mariage pour tous » - qui est une mesure qui en réalité s’inscrit typiquement dans la tendance narcissique, individualiste, et consumériste marchande de nos sociétés libérales, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes de nos prétendus anti-libéraux (relire Michéa), et qui démontre encore une fois leur totale inconséquence à ce sujet ainsi que leur potentiel illimité de manipulation - en ne cessant d’invoquer à cette occasion le primat de la culture, des représentations idéologiques et constructions sociales sur la nature humaine (qui suppose l’altérité sexuelle pour concevoir des enfants) ; et bien ce sont les mêmes exactement qui réduisent l’homme à sa dimension essentiellement biologique (« nous appartenons tous à la même espèce ») afin de bâtir une philosophie et projet politiques qui visent en arrière plan à une communion planétaire des peuples, totalement chimérique, en faisant abstraction commode à cette occasion, quand cela les arrange donc, des caractéristiques surdéterminantes que sont les cultures, les civilisations, les idéologies, les phénomènes religieux et de croyances, les constructions identitaires, les sentiments d’appartenance, dont ces mêmes peuples sont issus et se revendiquent fièrement !
Comprenne qui pourra à cette supercherie intellectuelle.
Dites à Mélenchon et ses semblables qu’ils commencent plutôt à revisiter leur imaginaire marxiste, à dépasser le matérialisme historique parfaitement réducteur et arbitraire qui fonde leur vision des choses et qui essentialise l’homme à sa seule et unique condition sociale, alors que ce dernier est infiniment plus que cela et dont l’identité est façonnée par une multitude de critères autres, comme l’ethnie, la religion, l’attachement à une nation, un territoire, un terroir, une langue, une culture, des traditions, des us et coutumes, un système de valeurs, des idéaux etc... ; capables précisément de rendre compte de la plupart de nos comportements.
Voilà la raison pour laquelle, même intuitivement pour beaucoup de nos concitoyens, le projet l’ « humain d’abord » est incapable de fédérer au-delà d’une marge endoctrinée, comme lui, et en partie à cause de lui. En effet, ce que nos concitoyens attendent ce sont « les français d’abord ». Un crie de ralliement sans doute moins ambitieux - d’aucun dirait moins idéaliste (toute utopie est criminelle) - mais certainement plus efficace, puisqu’ancré résolument dans le réel.