La laïcité est un concept flou qui veut tout dire et son contraire : sécularisation, privatisation des services religieux, état du non-clerc, acceptation de toutes les religions sur l’espace public, acceptation d’aucune religion sur l’espace public, indifférence aux religions, tolérance aux religions, méfiance face aux religions, haine viscérale à l’égard des religions, activisme anti-religieux ou militantisme athée, principe universel censé guider la démocratie moderne ou principe sectaire de certains extrémistes voulant balayer tout signe du religieux ...
Cela porte à des discussions vagues et stériles, puisque personne n’emploie le mot avec la même définition. Cela permet un unanimisme dégoulinant, mais purement de façade. C’est donc clairement un mot à proscrire, à remplacer par un vocabulaire plus précis évitant les malentendus.
Le fait même de donner un nom particulier à l’opposition au lobby religieux (et de l’inscrire dans la constitution française) est une aberration. Pourquoi le religieux a-t-il droit à un traitement (négatif) spécifique, alors qu’il est objectivement moins nocif que les idéologies séculières (nationalisme, fascisme, communisme, voire scientisme..). Ces systèmes de pensée, pourtant bien plus meurtriers et dangereux que l’ensemble des religions (même par rapport à l’Islam, que j’exècre pourtant) n’ont pas généré un vocabulaire quant à leur opposition.
Si la république ne reconnaît pas les cultes, comment peut-elle ainsi ostraciser ce qu’elle connaît pas ? Moi qui par exemple suis footballophobe, je suis ulcéré sur la place accordée à ce culte à la télévisions, aux bruyantes manifestations publiques qu’il l’accompagnent, à l’argent public qui a été englouti pour bâtir les lieux de culte y afférant (stades), aux sacrifices humains que la bête réclame parfois... Pourtant, le football n’est pas reconnu comme religion et subit donc aucun ostracisme. Qui décide ?
De plus, il maintient un amalgame insupportable, en globalisant sans finesse l’ensemble du fait religieux. Il est ridicule de juger une idéologie à priori sur son caractère religieux ou séculier, et non à partir d’une analyse claire sur sa dangerosité passée, présente ou potentielle.
Je conclus en rapplant que démocratie et laïcité (quel que soit le sens où on l’entend) ne sont pas forcément liées : il existe ou a existé des états démocratiques non laïcs (tout ceux ayant une religion officielle) et des états laïcs non démocratiques (les pays communistes, l’Irak de Saddam...). Le reste n’est que pure contingence historique.