@ l’auteur,
Votre article vient dans le
prolongement de l’article que j’avais publié il y a deux mois
(lien).
Vous soulevez à juste titre le
problème écologique que posera l’ouverture de cette nouvelle voie
qui ne sera d’ailleurs pleinement opérationnelle qu’à partir de
2020 au plus tôt.
Il concernera à ce moment entre 800 et
1000 navires par an qui longeront surtout les côtes russes. Le
passage canadien entre les Îles du Nord étant moins prometteur.
Cela n’est rien en comparaison du
trafic maritime de la Manche ou du détroit de Malacca par exemple.
(Tous les deux environ 70000 navires par an.)
Les responsables des dégazages
sauvages seront donc beaucoup plus faciles à identifier, d’autant
plus que leurs navires ne seront jamais loin des côtes sibériennes
et qu’il leur sera impossible de disparaître en s’en éloignant des
côtes. De plus, ils seront précédés par des brises-glaces
pendant 9 à 10 mois par an.
La Russie fait actuellement un énorme
effort pour dépolluer les sites abandonnés par l’Union soviétique.
Je serais très étonné si elle tolérait la pollution de ses côtes
par des navires de passage.
La fonte totale des glaces que vous
évoquez pour 2016 est une hypothèse plus que douteuse. Même si
une voie directe à travers le milieu de l’océan Arctique devait
s’ouvrir dans un avenir plus lointain, bien peu de navires s’y
risqueraient à cause des risques de blocage loin des secours et vu
aussi les coûts prohibitifs des assurances.
Un des rôles du Conseil de l’Arctique
que vous évoquez est justement de protéger l’écosystème arctique.
Les pays riverains auront un rôle de gendarme dont ils ne se
priveront pas.
D’un point de vue commercial et vu sa
puissance économique, la Chine est concernée par cette nouvelle
voie maritime. Un rôle d’observateur au Conseil de l’Arctique est
donc justifié.
Ce qui me perturbe davantage est la
quasi absence de l’Europe dans ce projet ainsi que la militarisation
de l’Arctique par les États-Unis.