Si on croit qu’en pointant du doigt les crapules de gauche on va oublier de parler des crapules de droite, on se fourre le doigt dans l’œil.
Et vice versa.
Le problème est qu’on peut difficilement émerger en politique sans disposer d’un magot conséquent. Si c’est le cas, faute de la nécessité vulgaire d’avoir à travailler, et parce qu’il faut bien combler le vide de l’oisiveté, on se laisse alors tenter par la carrière politique, qui peut ajouter la renommée au succès financier. Il n’est pas nécessaire alors, ni même utile, d’avoir des ambitions pour le peuple, ni même d’avoir le moindre projet palpable : l’argent se suffira à lui-même, et c’est une finalité en soi..
Et quand l’argent manque pour se faire élire, il suffit de susciter les bons sponsors, avec le problème qu’il faut ensuite rembourser ses dettes morales pendant la durée de son mandat.
Il faut juste avoir une grande gueule, quelques idées démagogiques et un minimum de bagout de camelot.
Et c’est ce qu’on observe depuis toujours.
Voilà pourquoi dans ce système bancal, on élira soit des nantis qui ne chercheront qu’à préserver ce qu’ils possèdent, soit des fauchés qui passeront leur mandat à rembourser ce qu’ils doivent.
Et le peuple, la-dedans ?
Mais le peuple a le droit de voter, de quoi se plaindrait-il ? C’est déja énorme, par rapport aux dictatures, d’avoir à choisir entre une crapule de gauche et une crapule de droite...