Merci COLRE
Ce début de discours
montre en effet que Madame Taubira situe le projet qu’elle défend dans la
continuité de la laïcisation du pays et du mariage. Ce rappel historique me
confirme que, jusqu’à cette année 2013, les législateurs ont agi sagement.
Madame Taubira situe
aussi le projet en évoquant l’égalité, mais elle ne donne que des exemples du
passé. Ce qui importe c’est donc évidemment la suite et le raisonnement (que
j’imagine particulièrement tordu) qui la conduite à présenter comme un objectif
d’égalité la suppression du mariage dans lequel l’égalité était assurée, pour le remplacer par un mariage défini de manière
radicalement différente, dans lequel le lien avec l’aptitude du couple à la
procréation disparaît.
Ici le législateur
devient, selon moi, complètement irresponsable, et il m’apparaît clairement que
son souci a été de satisfaire une petite minorité d’individus exigeant que soit
imposé à tous un nouveau type
d’union civile qu’ils auraient pu réclamer, et probablement obtenir dans une
démarche spécifique à ceux qui, comme eux, ont choisi une particularité
sexuelle mais qu’ils ne veulent pas assumer comme telle (contrairement à la
volonté exprimée jusqu’à présent dans les manifestations des homosexuels où
c’était la reconnaissance de la différence qui était réclamée).
Il serait plus simple
et plus honnête, mais sans doute moins populaire, d’avouer que le projet vise
aussi à satisfaire les actifs promoteurs de la théorie du genre (l’être humain
naît sexué mais pas sexualisé, il choisira plus tard) et plus généralement les
scientistes (ce que la science peut faire il faut le faire).
Il faut le faire… surtout si ça se fait déjà
ailleurs ! Il est surprenant de voir de nombreux militants "de
gauche" qui critiquent habituellement la mollesse du gouvernement Hollande
le féliciter ici de son suivisme derrière les apprentis sorciers d’autres pays,
ceux qui ont déjà fait le choix du bouleversement sociétal que constitue la
radicale redéfinition pour tous du
mariage.